de VIGAN, Delphine, Les heures souterraines, JCLattès, 2009
Elle, c'est Mathilde, 40 ans, veuve, trois enfants. Elle est adjointe du directeur de marketing de la filiale Nutrition et Santé. Lors de la présentation des conclusions d'une enquête, elle déplaît à Jacques Pelletier, son patron macho, connard, suffisant. Adjointe = jointe à son patron, pieds et poings liés. Elle était sa créature, sa chose. Elle lui a échappé, alors il se venge et commence un harcèlement moral progressif, insoutenable, intenable, fait de petites vexations, de non-dit, d'indifférences, de petites humiliations, de coups bas... Elle s'enferme alors dans une vie « bocal » comme celui de son écran de veille. L'eau se trouble et l'oxygène vient à manquer. Il faut tenir, ne pas se laisser étouffer.
Lui, c'est Thibault, 43 ans, médecin généraliste de ville et de garde. Il est mal dans son amour. Il est mal face à la misère et à la solitude qu'il rencontre dans son travail. Sa vie est faite de 40% de rhino-pharyngites et de 60% de solitude.
Deux destins parallèles, deux descentes aux enfers... Je sens que j'en ai trop dit !
Chaque mot, chaque phrase construisent la mélodie de ce roman. C'est du Mozart : pas un aria, plutôt un requiem.
Il est de ces romans dont on tourne la dernière page avec regret parce qu'on ne veut pas le quitter.
Simplement sublime !
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