Un poète dissident russe est retrouvé mort : crime crapuleux ou complot ?
« Exit » comme la dernière enquête de l'inspecteur John Rebus arrivé à l'âge de la retraite et à sa mise à pied à trois jours de la quille. « Music » comme le rythme palpitant et rocky qui scande l'écriture du récit. Cette 17ème et dernière enquête du sympathique et impertinent inspecteur écossais va laisser les lecteurs sur leur faim. John et le sergent Siobban Clarke vont nous manquer ! Rankin va-t-il supporter d'abandonner son héros ? D'autant plus que Mankell vient lui aussi d'écrire la dernière enquête de Wallander. Décidément !
Sous le pseudo de Léo se cache un ex-professeur de français, pré-pensionné depuis peu.
Lire a été pour lui une agréable obligation professionnelle mais aussi un loisir délectable, une passion !
A présent qu'il a du temps devant lui, il souhaite partager ses plaisirs de lecteur, ses coups de cœur, ses avis personnels, ses comptes-rendus de lecture... sans prétention aucune!
Simplement partager... et quel meilleur lieu que la bibliothèque communale , une librairie et un blog pour y déposer les quelques« fiches » qu'il a rédigées ?
lundi 22 novembre 2010
MOSSE, Kate, Fantômes d'hiver, JCLattes, 2010
La grande guerre a fauché toute une génération. Freddie Watson vit dans le souvenir de son frère mort au combat. Hanté par sa disparition et tentant d'échapper à sa désespérance, il erre dans le sud de la France, en Arriège. Sa berline tombe en panne non loin du village de Néans. Il y rencontre Fabrissa lors d'une étrange soirée. « Un moment, je m'étais glissé dans une fissure du temps et Fabrissa était venue à moi. Fantôme, esprit ou femme bien réelle déplacée de son époque en ce froid mois de décembre. Cela échappait à mon entendement. » (p. 243)
Récit fantastique digne des « Contes et Nouvelles » de Maupassant : même style, même langue, même atmosphère pesante et oppressante dans une agréable traduction. Coup de cœur !
« Ce sont ceux que nous choisissons d'aimer et qui nous aiment qui nous font ce que nous sommes. » (p. 250)
Récit fantastique digne des « Contes et Nouvelles » de Maupassant : même style, même langue, même atmosphère pesante et oppressante dans une agréable traduction. Coup de cœur !
« Ce sont ceux que nous choisissons d'aimer et qui nous aiment qui nous font ce que nous sommes. » (p. 250)
jeudi 18 novembre 2010
HOUELLEBECQ, Michel, La carte et le territoire, Flammarion, 2010
(Prix Goncourt 2010)
Ça démarre avec une panne de chauffage (original !!! Qui n'a pas connu cette situation ?) et puis c'est la « bio » du personnage principal, Jed Martin, artiste photographe puis artiste peintre. Beaucoup de sujets sont abordés à travers la vie de J.Martin : la vie de famille, les rapports père-fils, la vie affective, le monde artistique, les journalistes et critiques, les people (tels Frédéric Beigbeder et Jean-Pierre Pernaud), les galeristes... Est-ce une forme d'auto-dérision qui pousse Houellebecq à mettre le personnage de Houellebecq, lui-même, en avant ? Les regards des uns et des autres aussi réalistes que négatifs sur notre monde moderne sont écrits dans un style (irréprochable) à la Robbe-Grillet : des descriptions méticuleuses sur les sujets et les objets. On ne pourra pas échapper au mode d'emploi de l'appareil photo, ni à l'oligospermie et à la diropilariose du bichon.
Ni extase, ni ennui, juste un roman bien écrit, classique et moderne à la fois, qu'il m'a fallu du temps à terminer.
Ça démarre avec une panne de chauffage (original !!! Qui n'a pas connu cette situation ?) et puis c'est la « bio » du personnage principal, Jed Martin, artiste photographe puis artiste peintre. Beaucoup de sujets sont abordés à travers la vie de J.Martin : la vie de famille, les rapports père-fils, la vie affective, le monde artistique, les journalistes et critiques, les people (tels Frédéric Beigbeder et Jean-Pierre Pernaud), les galeristes... Est-ce une forme d'auto-dérision qui pousse Houellebecq à mettre le personnage de Houellebecq, lui-même, en avant ? Les regards des uns et des autres aussi réalistes que négatifs sur notre monde moderne sont écrits dans un style (irréprochable) à la Robbe-Grillet : des descriptions méticuleuses sur les sujets et les objets. On ne pourra pas échapper au mode d'emploi de l'appareil photo, ni à l'oligospermie et à la diropilariose du bichon.
Ni extase, ni ennui, juste un roman bien écrit, classique et moderne à la fois, qu'il m'a fallu du temps à terminer.
Libellés :
Houellebecq,
rentrée littéraire 2010
mardi 16 novembre 2010
MARININA, Alexandra, Le requiem, Seuil Policiers, 2010
Le meurtre d'un jeune étudiant de la milice, une prétendue fiancée dont le grand-père a tué les parents, une star du showbizz et son mentor et l'enquête commence pour Anastasia Pavlona Kamenskaïa du service de police analytique moscovite.
Polar qui n'a de russe que le nom des personnages et de l'auteure parce que l'intrigue aurait pu se passer n'importe où. Le récit commence d'ailleurs avec une excellente explication des traductrices concernant les prénoms et leur diminutif, le patronyme et le nom. (Explication très utile pour les non-initiés).
Agréable à lire même s'il ne révolutionne pas le genre. Le plaisir réside dans la construction de l'intrigue et dans les relations entre les personnages. Je suis d'ailleurs tenté de lire les précédentes enquêtes parues chez Seuil et Points.
Polar qui n'a de russe que le nom des personnages et de l'auteure parce que l'intrigue aurait pu se passer n'importe où. Le récit commence d'ailleurs avec une excellente explication des traductrices concernant les prénoms et leur diminutif, le patronyme et le nom. (Explication très utile pour les non-initiés).
Agréable à lire même s'il ne révolutionne pas le genre. Le plaisir réside dans la construction de l'intrigue et dans les relations entre les personnages. Je suis d'ailleurs tenté de lire les précédentes enquêtes parues chez Seuil et Points.
mercredi 10 novembre 2010
SALEM, Carlos, Nager sans se mouiller, Actes noirs, Actes sud, 2010
1ère de couverture : une jolie nymphette coquine sur fond psychédélique qui semble vous inviter à la suivre et j'ai suivi ... les aventures de Juan Pérez Pérez, dit Juanito, la quarantaine, officiellement cadre dans un grand labo pharmaceutique espagnol et officieusement tueur à gage pour l'Entreprise sous le pseudo de « numéro 3 ». Juanito est séparé de Létitia et a deux enfants avec qui il part en vacances dans un camping. Il doit changer ses plans parce qu'à la dernière minute, il a un contrat : surveiller une personne dans un camping nudiste, privé et sélect. Mais ses voisins de tente ne sont autres que son ex et son amant ainsi qu'un vieil ami qui lui doit un oeil et une jambe artificielle.
Qui est menacé finalement ? C'est une intrigue extrêmement bien maîtrisée aux péripéties souriantes et parfois un peu lestes, une écriture toute en douceur. Juan est très tendre quand il est Juanito et froid en numéro 3. Si la tonalité est humoristique, le scénario est extrêmement bien ficelé et inventif. Il faut attendre les 25 dernières pages pour percer le mystère. Nirvana !
Qui est menacé finalement ? C'est une intrigue extrêmement bien maîtrisée aux péripéties souriantes et parfois un peu lestes, une écriture toute en douceur. Juan est très tendre quand il est Juanito et froid en numéro 3. Si la tonalité est humoristique, le scénario est extrêmement bien ficelé et inventif. Il faut attendre les 25 dernières pages pour percer le mystère. Nirvana !
dimanche 7 novembre 2010
PROVOST, Martin, Bifteck, Phébus, 2010
Non, ce n'est ni McDo, ni Quick qui ont inventé l'hamburger. Avec ce roman-nouvelle de Provost, on sait à présent que ce sont les descendants de la famille Plomeur de Quimper en Bretagne qui, par le plus grand des hasards ont confectionné ce pain à la viande.
Ce petit conte étiologique, conte du « comment » et du « pourquoi » déguisé en un léger roman sans prétention aucune, a été une petite récréation poétique et plaisante dans mes lectures.
Ce petit conte étiologique, conte du « comment » et du « pourquoi » déguisé en un léger roman sans prétention aucune, a été une petite récréation poétique et plaisante dans mes lectures.
CLAUDEL, Philippe, Enquête, Stock, 2010
L'Enquêteur est envoyé en mission pour découvrir la cause des nombreux suicides au sein de l'Entreprise – allusion sans doute aux nombreux suicides en France.
Enquête ? Quelle enquête ? Sinon une quête sur le sens de l'existence puisque Claudel se fait ici philosophe : il se la joue à la Kafka, à la Orwell. « Enquête » est une allégorie, une métaphore de la déshumanisation. Pas de noms mais l'Enquêteur, le Portier, le Serveur, le Veilleur, le Responsable, le Guide, le Fondateur, le Policier...
[Je ne pense pas, on pense à travers moi, ou plutôt on me pense. Je n'ai la possibilité d'aucune initiative.] [Ceci n'est pas une réalité. Je suis dans un roman, ou dans un rêve, et d'ailleurs sans doute pas dans un de mes propres rêves, mais dans le rêve de quelqu'un d'autre, un être compliqué, pervers, qui s'amuse à mes dépens.]
Monde de l'absurde et du surréel, « L'enquête » est un roman troublant, déroutant, dérangeant, obsédant, interpellant...
Géraldine n'a pas aimé et moi, je ne sais pas si j'ai vraiment aimé mais en tout cas pas détesté. La prose de P.Claudel reste l'atout majeur de ce récit noir.
Enquête ? Quelle enquête ? Sinon une quête sur le sens de l'existence puisque Claudel se fait ici philosophe : il se la joue à la Kafka, à la Orwell. « Enquête » est une allégorie, une métaphore de la déshumanisation. Pas de noms mais l'Enquêteur, le Portier, le Serveur, le Veilleur, le Responsable, le Guide, le Fondateur, le Policier...
[Je ne pense pas, on pense à travers moi, ou plutôt on me pense. Je n'ai la possibilité d'aucune initiative.] [Ceci n'est pas une réalité. Je suis dans un roman, ou dans un rêve, et d'ailleurs sans doute pas dans un de mes propres rêves, mais dans le rêve de quelqu'un d'autre, un être compliqué, pervers, qui s'amuse à mes dépens.]
Monde de l'absurde et du surréel, « L'enquête » est un roman troublant, déroutant, dérangeant, obsédant, interpellant...
Géraldine n'a pas aimé et moi, je ne sais pas si j'ai vraiment aimé mais en tout cas pas détesté. La prose de P.Claudel reste l'atout majeur de ce récit noir.
jeudi 4 novembre 2010
DESPENTES, Virginie, Apocalypse bébé, Grasset, 2010
(Prix Renaudot 2010)
Valentine, 15 ans, a disparu au nez et à la barbe de Lucie qui la filait pour le compte de la grand-mère. Lucie, détective officielle, aussi peu dégourdie que démotivée, fait appel à La Hyène, espèce de free-lance, débrouillarde et expérimentée, experte en bas-fonds qui prendra vite les rênes de l'enquête. Autour de l'ingénue et de la professionnelle gravitent un père veule, une grand-mère possessive, le monde gay des gouines, une mère arriviste et amorale, une gamine paumée et nymphomane... A travers cette enquête aller-retour Paris-Barcelone, V. Despendes décrit des milieux sociaux dans une style vif et parfois brutal exempt d'inutiles périphrases et dans un langue verte, trash, truffée d'argot et de verlan : [... lui mettre une petite mandale qui réaligne les chakras ]
Malgré une chute inattendue et irréaliste suivie de la longue description du mal-être de Lucie, j'ai pris plaisir à lire ce roman.
Valentine, 15 ans, a disparu au nez et à la barbe de Lucie qui la filait pour le compte de la grand-mère. Lucie, détective officielle, aussi peu dégourdie que démotivée, fait appel à La Hyène, espèce de free-lance, débrouillarde et expérimentée, experte en bas-fonds qui prendra vite les rênes de l'enquête. Autour de l'ingénue et de la professionnelle gravitent un père veule, une grand-mère possessive, le monde gay des gouines, une mère arriviste et amorale, une gamine paumée et nymphomane... A travers cette enquête aller-retour Paris-Barcelone, V. Despendes décrit des milieux sociaux dans une style vif et parfois brutal exempt d'inutiles périphrases et dans un langue verte, trash, truffée d'argot et de verlan : [... lui mettre une petite mandale qui réaligne les chakras ]
Malgré une chute inattendue et irréaliste suivie de la longue description du mal-être de Lucie, j'ai pris plaisir à lire ce roman.
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