Sous le pseudo de Léo se cache un ex-professeur de français, pré-pensionné depuis peu.

Lire a été pour lui une agréable obligation professionnelle mais aussi un loisir délectable, une passion !

A présent qu'il a du temps devant lui, il souhaite partager ses plaisirs de lecteur, ses coups de cœur, ses avis personnels, ses comptes-rendus de lecture... sans prétention aucune!

Simplement partager... et quel meilleur lieu que la bibliothèque communale , une librairie et un blog pour y déposer les quelques« fiches » qu'il a rédigées ?





vendredi 1 juillet 2011

STAKHOV, Dmitri, Le retoucheur, Actes Sud, Actes Noirs, 2011


Tout comme son grand-père et son père, Heinrich Heinrichovitch Miller est photographe et retoucheur. Il aurait également hérité du don : les personnages supprimés des négatifs retouchés perdent alors la vie. Alors, don ou coïncidences? Nous sommes à Moscou dans une atmosphère de FSB (ex KGB, ex MGB, ex NKVD). Ce récit au narrateur « je » débute par une longue mise en bouche suivie d’un scénario au tempo lent et troublant. Heinrich est un personnage froid et indifférent qu’on suit jusqu’au bout parce qu’on veut savoir et on ne peut jamais deviner qui sont les bons, qui sont les mauvais… mais y en a-t-il de bons ?. Ce roman noir est quelque peu décaféiné par les considérations personnelles de Heinrich sur la vie, l’amour, le destin, la société. La clé du roman ? « Tout le monde est toujours manipulé ». La perestroïka et la glasnost auraient-elles vraiment apporté la transparence ? Spécial !

mercredi 29 juin 2011

DE LUCA, Erri, Le jour avant le bonheur, Gallimard, 2010


Naples, peu après la guerre. Le narrateur est un orphelin qui vit sous la protection de don Gaetano, le concierge, un personnage généreux qui va aider le narrateur à grandir. On se laisse bercer par ce roman d’initiation au charme napolitain, plein de douceur et de poésie. Les personnages se murmurent plus qu’ils ne se parlent et on ressent l’affection et le respect que les deux personnages se portent. « Orphelin, il n’est le fils de personne et quand son concierge veut lui parler de son père, il ne veut rien savoir parce qu’il serait alors le fils de quelqu’un. ».Un vrai petit moment de bonheur !

lundi 27 juin 2011

BOYLE, T.C., L’enfant sauvage, Grasset, 2011


Boyle reprend ici l’histoire de Victor de l’Aveyron, l’enfant sauvage du Languedoc. « Une des histoires les plus fortes jamais écrites par T.C. Boyle » écrit le « The New York Times », mais pour nous, francophones, nous avons encore en tête les scènes du très beau film de Truffaut (1969). Le récit de Boyle tient plus du rapport scientifique ou du reportage que du roman, même s’il prend des libertés avec les rapports authentiques du Dr Ithard. C’est alors plus une remise en mémoire qu’une véritable découverte ; ce qui n’enlève en rien au plaisir de lire.

jeudi 23 juin 2011

JONASSON, Jonas, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Presses de la Cité, 2011


Allan Karlsson n’a pas envie de fêter son centenaire dans sa maison de retraite où il s’ennuie. Une heure avant la cérémonie, il décide de sauter par la fenêtre de sa chambre et de se payer une petite fugue sur les routes suédoises. Deux récits s’entremêlent alors : celui de sa virée et de ses rencontres avec des personnages pas très nets et celui des aventures d’Allan, homme simple mais sensé, artificier autodidacte qui traverse les conflits du XXème siècle. Derrière cette couverture très kitch, on se plonge dans une épopée rocambolesque à l’humour déjanté, décalé, débridé, fait de situations cocasses, absurdes et pleines de surréalisme. Plus amusant que désopilant, on se prend néanmoins au jeu en se demandant comment le « héros » va enco-re une fois parvenir à s’en sortir. Ce fut un bon petit moment de détente. A garder pour les vacances.

lundi 20 juin 2011

NESBØ, Jo, Le bonhomme de neige, Gallimard, Série noire, 2008


Des femmes mariées et mères de famille disparaissent le jour de la première neige et il n'en faut pas plus pour que l'inspecteur Harry Hole parte en croisade contre ce premier présumé « tueur en série » de Norvège, surnommé « le bonhomme de neige » avec lequel il signe ses méfaits; mais le coupable n'est pas toujours celui qu'on croit. Le personnage Hole, attachant, surprenant, perspicace, opiniâtre, irrévérencieux des convenances policières, donne toute son âme à ce palpitant polar aux nombreux rebondissements. C'est un excellent moment de lecture que l'on prolongera avec « Le léopard ».
(Tous ces auteurs nordiques sont surprenants.)

mardi 14 juin 2011

SALAMÉ, Barouk, Arabian thriller, Rivages/Thriller, 2011


Faisant suite au « Testament syriaque », Salamé reprend la même recette avec « Arabian thriller » : mi-policier, mi-espionnage, espèce de roman politico-mystico-religieux dans lequel on retrouve avec plaisir le couple (les « bons ») du commissaire Sarfaty et de l'ex-colonelle pakistanaise Benazir Gurasi. Du côté « des méchants », on fait connaissance avec le couple Michaël de Maistre, terroriste fanatique et Anna Janvier, attachée culturelle du Louvre et ancienne de Saint-Cyr qui a une vengeance personnelle à acccomplir. Les « méchants arabophobes » veulent déstabiliser l'Arabie Saoudite et abattre la dynastie des Saoud en faisant exploser la Kaaba grâce à l'opération « Marbre brisé ». A travers ce récit palpitant mené à la James Bond, Salamé distille savamment son érudition sur l'islam et son histoire de façon captivante. Que du plaisir et de la culture partagés ! A quand, une suite ?

mardi 7 juin 2011

FALCONES, Ildefonso, Les révoltés de Cordoue, Robert Laffont, 2011


Après « La cathédrale de la mer », que j'avais beaucoup apprécié, Falcones nous entraîne dans l'histoire de l'Andalousie du XVIè siècle avec la révolte des Maures contre les chrétiens. Dans ce pavé de 876 pages (+ de 1kg), les personnages principaux sont quelque peu immergés dans les (trop) nombreuses descriptions des lieux et des événements. (Les paysages andalous n'ont presque plus de secrets pour le lecteur.) Cette fresque est plus une leçon d'histoire qu'une histoire. On revisite l'Islam (civilisation) et l'islam (religion) dans son conflit avec le monde chrétien et l'intolérance des deux cultures est partout présente. Le personnage d'Hernando balance entre les deux confessions : il connaît les prières chrétiennes tout autant que la profession de foi du Coran ayant été instruit tantôt par le sacristain du village et tantôt par l'uléma Hamid.
C'est un « long » roman.(Titre original : "La mano de Fatima")

jeudi 2 juin 2011

LATYNINA, Julia, Caucase Circus, Actes Sud, 2011


Après avoir lu avec beaucoup de plaisir les polars d'Alexandra MARININA qui nous décrivait, d'après mes expériences, une société russe tout à fait réaliste; on tombe, avec LATYNINA, dans un « cirque (et c'est le mot!) » caucasien dont les seuls mots-clés sont : fratrie, honneur et dettes d'hon­neur, vendetta, omerta, magouilles, corruptions (en milliers, centaines et millions de dollars!), inti­midations, népotisme, activisme, terrorisme... « Ici, ils étaient l'élite de la société, ils s'achetaient des fauteuils de ministres à coups de fric ou de menaces. » C'est la loi du plus riche ou du plus violent qui élimine froidement et en toute impunité le moindre gêneur dans cette République (ima­ginaire) d'Avarie (eh oui!) -Dargo-Nord située dans le Caucase, et qui ressemble sans doute (peut-être) à une certaine Tchétchénie, à laquelle l'auteure fait souvent référence. De plus, si vous voulez vous retrouver dans l'imbroglio des personnages aux noms russes imprononçables, prenez des notes ! « Caucase Circus » est le premier d'une trilogie et je me contenterai d'en lire en partie le pre­mier tome. « Hallucinant », dit la présentation éditoriale, oui ! au point d'en avoir un mal de crâne car dans un cirque « on ne peut que tourner en rond ! » En espérant qu'il ne s'agisse que de fiction !

mardi 31 mai 2011

VERHULST, Dimitri, La merditude des choses, Denoël, 2011




Après avoir lu 50 pages, j'ai compris que le titre correspondait très bien au sujet. Je ne vais donc pas déflorer les 200 autres pages restantes. Je laisse ce soin aux lecteurs potentiels et à son auteur pour apprécier cette merditude. J'ai besoin de m'évader et non de m'enliser !

SALAMÉ, Barouk, Le testament syriaque, Rivages Thriller, 2009


Avant d'entamer « Arabian Thriller » de Salamé qui vient de sortir (2011), il me fallait d'abord lire « Le testament syriaque » du même auteur. Imaginez qu'un journaliste free-lance français découvre et ramène avec lui de Tombouctou le présumé/prétendu manuscrit nommé « Le testament de Mahomet », écrit en syriaque – langue ancienne connue des seuls arabo-linguistes - et il n'en faut pas plus pour que Musulmans pakistanais, Américains et érudits français fassent tout pour se l'approprier : ce manuscrit risque d'être une vraie « bombe » pour l'Islam et pour le monde politique.
Avec Alamé (pseudo... et on peut comprendre !), on entre dans un thriller historico-théologique sur la genèse des trois grandes religions monothéistes. Qui dit thriller dit fiction, mais rien n'empêche de s'approprier à travers ce récit des informations culturelles et érudites sur la religion islamique. Les nombreuses notes en bas de pages sont là pour attester les idées avancées par l'auteur et reconnues par les critiques. Et si l'on prend un réel plaisir à lire ce « thriller », rien n'empêche de suivre une vraie grande leçon de philosophie religieuse qui amène à se poser de nombreuses questions. Une postface très intéressante ! Quel beau travail d'écrivain et quel plaisir de lecteur !

jeudi 26 mai 2011

THILLIEZ, Franck, [GATACA], Fleuve Noir, 2011, 509 p.


[GATACA] fait suite au [Syndrome E] et de nouveau Thilliez nous plonge dans un thriller/polar qui repart dans la recherche sur les origines de la violence. Un scénario et une intrigue implacables, les personnages de Hennebelle et de Sharko brisés mais attachants, une petite leçon de biologie génétique (ADN, génome, rétrovirus...), de paléontologie et d'anthropologie très bien vulgarisée, une écriture irréprochable : que du bonheur ! A siroter lentement pour apprécier ce nectar de polar palpitant.

vendredi 20 mai 2011

INDRIDASON, Arnaldur, Hypothermie, Métailie noir, 2010


Un suicide qu'aucun des proches de la victime ne comprend et pourtant qui est affaire classée pousse Erlandur à entamer une enquête privée et à titre personnel. Des disparitions anciennes et non résolues, dont celle de son propre frère, resurgissent dans son esprit. Erlendur doit aussi chasser ses démons personnels et régler ses affaires de famille. Plus philosophique et psychologique que vraiment policière, l'enquête aborde les disparitions inexpliquées, le suicide, le divorce et la séparation, la vie après la mort, les souvenirs, les mediums...
« C'est aussi ça qui me préoccupe : les réponses. Que des gens obtiennent des réponses. Une personne ne quitte pas tout simplement son domicile pour disparaître par enchantement. Il y a toujours une piste. Sauf là, on n'en a aucune. » « Depuis longtemps, il se demandait comment de simples coïncidences pouvaient façonner le destin des gens, décider de leur vie et de leur mort. »
Récit lent et atmosphère tout islandaise et agréable.

mardi 17 mai 2011

NESBØ, Jo, Le léopard, Gallimard, Série noire, 2011, 760 p.

Harry Hole, alcoolo, toxico, poursuivi par les Triades pour dettes de jeu, est en train de sombrer à Hong Kong. C'est un ancien de la Brigade criminelle d'Oslo. Kaja Solness est chargée de le ramener en Norvège pour résoudre une enquête sur un tueur en série. Pour échapper, en quelque sorte, à son destin, Harry accepte bon gré mal gré et la traque au tueur commence. Avec « Le léopard », Nesbo lance un gros pavé dans la mare des thrillers. Un scénario complexe, implacable et extrêmement bien maîtrisé, des personnages attachants, des rebondissements inattendus plongent le lecteur dans cette « brique » palpitante et implacable. Ma seule frustration : n'avoir pas lu « Le bonhomme de neige » auquel le livre fait tout le temps référence.
C'est de l'excellent Nesbø, un pur nectar !

mercredi 11 mai 2011

TIRTIAUX, Bernard, Prélude de cristal, JC Lattès, 2011

En 1886, Lena, jeune harpiste prussienne, rencontre Lazare, souffleur de verre, au temps des révoltes et des grèves des mineurs et verriers de la région de Charleroi. Elle tombe éperdument amoureuse de cet artiste qui lui répare un glassharmonica qu'elle a malencontreusement renversé. Mais il est des rendez-vous manqués qui la poussent à embarquer pour les Amériques. Et c'est ainsi qu'on vague à l'âme avec Lena, tendre et artiste, vive et pétillante, dans un fond de prose poétique et lyrique faite de phrases ciselées aux mots pleins de lumières et de couleurs du maître verrier, artisan des sons et on frissonne avec elle en écoutant « La symphonie du nouveau monde » de Dvořák.
Ce roman est un pur moment de bonheur ! A lire lentement.

Deux extraits :
(Lena, la narratrice, assiste à un spectacle de cirque. Elle est émerveillée, tandis que son ami, artiste également, ne voit que les imperfections)

"Chiche de compliments, ce monde (des artistes) se châtre de tout élan d'enthousiasme par protectionnisme maladif. Du mépris misérable et sans hauteur qui est miroir de petitesse et de pauvreté de l'esprit."

"Je ne peux pas dire que je raffole de me produire dans les cercles mondains. Le brouhaha ambiant ou le bruit des petites cuillères qui tournent dans les tasses de thé quand je joue m'horripilent. M'insupportent aussi les petits doigts levés, l'odeur de poudre, les compliments éculés. Ca rondouille dans le beau monde, ça grazouille, ça pipelette, ça pérore, ça charpie côté femelle. Ca parade, ça subit, ça fait le veau, ça plastronne côté mâle."

lundi 9 mai 2011

ZAFÒN, Carlos Ruiz, Marina, Robert Laffont, 2011, 302 p.

Óscar, 15 ans, interne dans un collège de Barcelone, est le narrateur quelque peu fugueur. Il raconte sa rencontre et ses aventures mystérieuses avec Marina qui a le même âge et German le père de Marina. Mais tout comme dans « L'ombre du vent » et « Le Jeu de l'ange », Zafòn nous plonge dans cette atmosphère surnaturelle, inquiétante, énigmatique, fantastique, diabolique... comme il en a le secret.
Paru en espagnol en 1999, « Marina » vient seulement d'être traduit par François Maspéro (traducteur de Sepulveda, de Reverte et de Zafon, pour « Le jeu de l'ange ») : gage d'une écriture peaufinée. Cette Barcelone de 1980 nous paraît pourtant intemporelle avec ses grandes villas qui semblent abandonnées, les filatures dans les rues, ruelles et égouts de la ville gothique. Style, personnages, lieux, intrigue, tendresse et mystères... tout est là pour qu'on soit envoûté par ce récit plein de charmes.

mardi 3 mai 2011

BONNOT, Xavier-Marie, Le Pays oublié du temps, Actes sud, Actes noirs, 2011

Le docteur Delorme était un célèbre neurochirurgien et un collectionneur d'art papou. Le vieil homme est retrouvé mort, un masque sur le visage et un trou au milieu du front. Septante ans plus tôt, il était parti explorer avec son ami Ballancourt la Nouvelle-Guinée-Papouasie pour ramener des œuvres d'art primitif du temps où les Papous étaient encore cannibales et coupeurs de têtes. Michel de Palma, commandant de police à Marseille, est chargé de l'affaire. Une enquête bien lente et une intrigue plus philosophico-ethno-anthropologique sur les traditions papoues que policière.
Intéressant sans être réellement palpitant.

vendredi 29 avril 2011

AUEL, Jean.M.,Le pays des grottes sacrées, Les enfants de la terre, tome VI, 2011, 678 p.

Si j'avais été enthousiasmé à l'époque (le 1er tome est sorti en 1983) par les 4 premiers tomes de la série, le 5ème était extrêmement décevant à cause des nombreuses répétitions inutiles. Quant au 6ème, l'absence d'une véritable intrigue qui n'apparaît timidement que vers la page 492 et encore, est-ce une intrigue ? m'a poussé à l'abandonner plusieurs fois. « Le pays des grottes sacrées » est un gentil « documentaire » qui aborde quelques notions de paléontologie, d'ethnologie, de sociologie, de phytothérapie, d'herboristerie, de psychologie... On le lit largement en diagonale, passant allègrement des pages et des pages. Auel samuse à exploiter un filon qui ne recèle plus en fait que de très très rares pépites; il faut croire que ça continue à payer. J'ai toutefois appris que je pourrais utiliser de la saponaire pour me laver dans un torrent et comment dépecer un glouton carcajou (2 pages !). On y apprend aussi à compter avec ses doigts... !
Ennui profond !

samedi 23 avril 2011

CARRISI, Donato, Le chuchoteur, Calman,-Lévy, 2010, 586 p.

Six bras de fillettes retrouvés dans des fosses à l'orée d'un bois. Où sont les corps ? Toute l'équipe de l'inspecteur Roche aidée du criminologue Goran Gavila et d'une experte en enlèvements, Mila Vasquez, vont tenter de retrouver les corps mais surtout le criminel. Banal, me direz-vous ! Non, « Le chuchoteur » est un thriller original au scénario implacable et aux rebondissements étonnants, avec quelques infos scientifiques et quelques touches psychologiques (serial Killer) et philosophiques (manichéisme : Dieu se tait et le Diable murmure). Petit élément perturbant : quel pays, quelle région, quelle ville ? Comme si l'auteur voulait insister pour dire que cela pourrait se passer n'importe où; même les noms des personnages ne permettent pas d'inférences. Ce premier roman en appelle d'autres parce qu'on s'attache à certains personnages comme Mila. Scotché dès les premières lignes, il est inutile de vous dire que c'est un thriller parmi les meilleurs que j'ai eu le plaisir de lire.

mardi 19 avril 2011

INDRIDASON, Arnaldur, La rivière noire, Métailié noir, 2011, 300 p.

Un homme jeune est retrouvé dans un bain de sang, la gorge ouverte, dans son appartement. On découvre dans ses poches du rohypnol (drogue du viol). En l'absence d'Erlendur, parti se reposer, c'est Elinborg et son équipe qui vont mener l'enquête. Au-delà du polar habituel, encore une fois, c'est le côté psychologique qui l'emporte sur l'enquête : les viols, les relations familiales et toujours ce mélange de vie professionnelle et de vie privée de l'enquêtrice. On a également droit aux habitudes alimentaires et quotidiennes des Islandais, ce que j'estime être un plus puisqu'on partage ainsi une culture méconnue. On cafouille parfois avec les noms : Erlendur, Runolfur, Sigurdur, Unnur, Birkir, Hallgerdur...
Bon moment de lecture !
Voir aussi : « La femme en vert » et « Hiver arctique ».

samedi 16 avril 2011

MARININA, Alexandra, La 7ème victime, Le Seuil , 2011, 486 p.

Après « Le requiem », je me devais de lire le dernier roman de la même auteure. Dans « La 7ème victime », on retrouve avec plaisir les mêmes personnages, notamment Anastasia Kamenskaïa, lieutenant-colonel de la milice de Moscou et Tatiana Obraztsova, juge d'instruction et auteur de romans policiers. Qui de l'une ou de l'autre est menacée de mort suite à une interview télévisée en duplex des deux femmes ? L'intrigue est originale et parfaite. Elle se déroule dans une atmosphère et un décor tout à fait slaves qui correspondent à mes propres expériences ukrainiennes. C'est un polar réaliste, psychologique, social et philosophique qui met en scène des personnages intègres emplis de leur mission et qui évite de tomber dans les stéréotypes de politique, de magouilles et de corruptions à la russe. Un vrai régal, un nectar de polar !

dimanche 10 avril 2011

IRVING, John, Dernière nuit à Twisted River, Le Seuil , 2011, 561 p.

Cette espèce de saga familiale, celle de la famille Baciagalupo (le baiser du loup), nous fait revisiter 50 ans d'histoire américaine (pas la grande, la quotidienne) à travers les récits anecdotiques de la vie de Dominic, le « cuistot »; Danny, le fils; Joe, le petit-fils; Ketchum, l'ami; Jane l'Indienne; Pack de Six; Charlotte; Amy Tombe du Ciel... C'est également le récit d'une fuite (on voyage beaucoup!) et de rencontres dans lequel on salive beaucoup avec les plats et les recettes du « Cuistot » italien. Danny, le fils écrivain reconnu, se livre, comme Irving, à une mise en abyme de son oeuvre romanesque qui est sa vie sans être sa vie : la fiction se nourrissant de la réalité sans être la réalité. Tout comme Irving et Danny, j'ai pu insérer quelques points-virgules dans ce compte-rendu. Même si l'on se perd quelque peu dans le cadre temporel, on s'attache aux personnages « baroques » de ce roman très bien écrit (traduit). C'était mon premier Irving !

jeudi 31 mars 2011

CLAISE, Michel, Souvenirs du Rif, Ed. Luce Wilkin, 2010, 271 p. (roman belge)

Le Rif marocain rime avec kif, cette résine de cannabis ou haschisch, plante cultivée de manière intensive dans la partie centrale du Rif, et qui dit « haschisch » dit trafic. C'est au démantèlement d'un gros « cartel » que vont s'atteler Alain Denayer et son équipe de la brigade des stups, aidés par Violaine Paquet de la criminalité financière et par l'incorruptible policier marocain Nasri Ben Azzouz.
« Souvenirs du Rif » tient autant du polar avec ses rebondissements habituels que du reportage. Le lecteur est au fait de toute l'organisation : du gros patron au petit dealer, de la culture, du transport, des passeurs, de la revente... et jusqu'au blanchiment d'argent et aux paradis fiscaux. Si le roman paraît un peu lent au départ, les événements vont se précipiter par la suite. (L'auteur belge est juge d'instruction.)

lundi 28 mars 2011

RAISIN, Ross, La fugue, Rivages, 2011, 301 p.

Sam Marsdyke, le narrateur, 19 ans, vit dans la ferme familiale du Yorkshire et passe ses journées à garder les moutons, à se promener avec ses chiens et à épier les promeneurs. La fille de la nouvelle famille qui vient s'installer près de chez lui l'allume et il en tombe amoureux. Dans la tête de Sam, ça n'arrête pas de gamberger : il pense à la place des autres, il vit dans son monde restreint. Il imagine, mais est incapable de différencier le réel de l'imaginaire. Sam est du genre un peu attardé et considéré comme l'idiot du village dont tout le monde se méfie. Il va fuguer avec sa voisine. Roman sordide, dérangeant, mais on rentre vite dans l'univers de Sam au langage simple et limité. J'ai bien aimé.

mercredi 23 mars 2011

HASSE, Hella S., La chasse aux étoiles, Actes Sud, 2011, 293 p.

En cette soirée de la Saint-Nicolas (1930), le jeune et pauvre journaliste Casper-Jan van der Sevensterre doit écrire un article/nouvelle sur le sort de l'être solitaire et triste le soir où tous font la fête. Un mystérieux colis lui est envoyé : il contient une étoile d'or sertie de grenats. Qui lui a envoyé ce bijou ? Par un concours de circonstances et de coïncidences très fortuites, il apprend la légende qui entoure l'étoile et Casper-Jan va partir à la recherche des 6 autres étoiles qui une fois réunies devraient lui faire découvrir de l'or. Ce personnage doux, naïf et maladroit va s'empêtrer dans des aventures plus ou moins périlleuses à la limite du burlesque. Ecrit en 1949 et traduit du néerlandais, ce récit au style quelque peu vieillot et aux sonorités quelques fois rurales m'a fait penser à Maupassant et à Adamek. Sans être un chef d’œuvre, ce roman m'a fait passer un moment vraiment agréable.

lundi 21 mars 2011

PAYET, Jean-Michel, ÆRKΔOS, Les Grandes Personnes, 2011, 1036 p.

1. Les Frères de la Ville Morte.
2, L'Héritier des Akhangaar
3. Les Faiseurs de Mondes

Ærkaos est une trilogie fantastique/fantasy réunie par les Editions « Les Grandes Personnes » et destinée aux pré-ados et ados bons lecteurs (vu la « brique »). Langage simple, écriture épurée, style agréable, intrigue très bien construite et très correcte avec des personnages principaux attachants (Oona et Ferdinand). De plus, présentation soignée avec des pages aux coins arrondis, papier agréable au toucher, ... A conseiller !

vendredi 18 mars 2011

PERRY, Anne, Du sang sur la soie, 10/18, 2010, 750 p.

Long roman historique qui plonge le lecteur dans une Constantinople/Byzance du XIIIème S. qui se reconstruit progressivement après son sac et son pillage 50 ans plus tôt par les Croisés et plus particulièrement par les Vénitiens.
Anna Lascaris se déguise en un médecin eunuque et revient à Constantinople pour trouver les preuves qui devraient disculper son frère Justinien du meurtre dont il est accusé. Sa condition de médecin eunuque lui permettra d'approcher autant les hommes que les femmes haut placés pour mener à bien ses recherches. L'intrigue nous plonge dans une atmosphère de complots et d'intrigues politico-religieuses, de trahisons, de corruptions, de vengeances, de querelles religieuses à la byzantine... La papauté ne s'en sort pas grandie pas plus que les églises romaine et orthodoxe. On voyage également beaucoup ! Plaisir de lecture

vendredi 11 mars 2011

CHAON, Dan, Cette vie ou une autre, Albin Michel, 2011

« Cette vie ou une autre » est un roman psychologique qui relate le destin de trois personnages qui mènent leur vie tant bien que mal : Lucy quitte tout pour suivre son prof d'histoire charismatique, Ryan va retrouver son père biologique au passé pas très net et Miles part à la recherche de son frère jumeau schizophrène. Tous trois sont des êtres déracinés aux personnalités fragiles, influençables, fuyantes et peu affirmées en quête de leur identité, de leur moi profond.
Chaon trace ainsi une espèce de jeu de piste semé d'indices glissés avec minutie et au compte-gouttes qui créent une ambiance particulière et perturbante où il est question de psychologie, de schizophrénie, de paranoïa et d'usurpations d'identités.
Récit original et troublant, espèce de toile d'araignée dans laquelle le lecteur n'a pas intérêt à en perdre le fil. Plaisir !

lundi 7 mars 2011

CARDETTI, Raphaël, Le sculpteur d'Ames, Fleuve Noir, 2010

La Fondation Stern, une restauratrice quelque peu désabusée par la vie, un japonais sculpteur de corps humains dont l'exposition « Ars Mortis » fait scandale à Paris, un conservateur-expert véreux, un faussaire très doué, un truand imbuvable, une responsable du FBI... vous mélangez le tout et cela vous donne un thriller dans le monde de l'art. Pas vraiment original mais c'est agréable et plaisant à lire.

lundi 28 février 2011

LARSON, Leslie, Bons baisers de Cora Sledge, Ed. 10/18, 2011

Cora Sledge est une personne âgée de 82 ans, veuve, 136 kg, qui se goinfre d'anxiolytiques, qui souffre d'asthme, qui fume et qui a des difficultés pour se prendre en mains aux dires de ses trois enfants. Ils vont donc la placer contre son gré dans une maison de repos qu'on préfère appeler « résidence médicalisée ». Là, elle se la joue à la « Tatie Danielle » : désagréable avec presque tout le monde, acariâtre, aux remarques et aux propos pas toujours politiquement corrects. Sa nièce Emma lui a offert un cahier et un stylo et elle se demande bien pourquoi d'ailleurs : cadeau absolument saugrenu. Mais Cora s'ennuie et elle commence à écrire tout ce qu'elle pense. C'est à travers ses cahiers écrits dans une langue directe et verte qu'elle va transcrire sa vie passée et sa vie dans ce home. Récit intimiste et révélateur des pensées d'une personne âgée à qui la vie n'a pas toujours sourit mais qui garde une énergie le plus souvent agressive. Ses cahiers seront pour elle une façon de refermer des portes. Cora est un personnage attachant !

jeudi 24 février 2011

LÄCKBERG, Camilla, L'enfant allemand, Actes Sud, 2011

Erika a bien des difficultés à se concentrer sur l'écriture de son roman bien que Patrik ait pris un congé parental pour s'occuper de Maja. La découverte d'une médaille, d'une brassière tachée de sang séché dans une malle au grenier et de carnets intimes va décider Erika à enquêter sur le passé de sa mère qu'elle connaît mal. C'est alors un va-et-vient entre les années de guerre (1943-1945) et aujourd'hui. Il est question tantôt de pro-nazis et tantôt de néonazis. Toute une histoire ! Des épisodes courts qui font passer le lecteur d'une période à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'un fait à un autre créent tout le rythme du roman et font que le lecteur s'attache aux différents personnages récurrents des romans de Läckberg. L'enquête en soi reste secondaire et c'est le rapport des personnages entre eux et les problèmes de société qui rendent le récit très intéressant. C'est le 5ème roman de l'auteure, le plus élaboré et le plus réussi. Déjà enchanté par les précédents, j'ai été ébloui par celui-ci.

samedi 19 février 2011

COE, Jonathan, La vie très privée de Mr Sim, Gallimard, 2011

« Alors, il y a du neuf pour mon épitaphe : Ci-gît Maxwel Sim, quantité la plus négligeable qui ait vu le jour. » (Dixit Sam, p.378) C'est ainsi que se voit Max. Sa femme, Caroline, dont il est séparé, dit de lui : « Comment avoir de l'affection pour un homme qui ne s'aime pas lui-même ! » (p.27)
Et voilà la vie de Max, 48 ans, loser désabusé et dépressif, qui tente de survivre malgré son mal-aise, son mal-être, son mal-vivre et qui enchaîne gaffe sur gaffe dans ses relations avec les autres.
Le récit est néanmoins loin d'être noir, tout teinté d'humour à la britannique. On se surprend souvent à sourire (notamment quand le père de Max emporte en voyage la télécommande à la place de son Gsm). Mais à travers la vie très privée de Max, il y a également des regards et des réflexions acerbes sur notre société consumériste. Malgré ses maladresses, Max est un personnage attachant et attendrissant. Le style est très agréable. On a parfois l'impression de partir à gauche et à droite, du passé au présent et vice-versa... mais la toile se construit progressivement avec une « chute » tout à fait inattendue. Ce fut un très bon moment de lecture.

mardi 15 février 2011

NUNN, Kem, Tijuana Straits, Sonatine, 2011

Tijuana, c'est cette frontière américano-mexicaine, au sud de la Californie : vallée qui charrie toutes les substances toxiques des usines frontalières, les clandestins et les passeurs de drogue. Trois personnages principaux : Samuel Fahey, dit Sam la Mouette, ex-surfeur, ex-dealer-toxicomane, ex taulard et solitaire qui entretient tant bien que mal sa ferme vermicole; Magdalena, la Madonne, jeune mexicaine qui aide les femmes perdues et qui poursuit les boss américains pollueurs des eaux et des vies mexicaines de la vallée en abandonnant leurs usines; Armando Santoya, un chicano-petit truand, qui poursuit Magdalena pour la tuer. La vie de Sam le reclus va être bouleversée par sa rencontre avec Magdalena en perdition dans les marais : doit-il la sauver s'il veut rester en paix ?
Si le rythme du début semble quelque peu nonchalant, on est pris par le style lyrique et puis par l'action qui se mue progressivement vers une cavalcade finale qui vous empêche de quitter le livre. Très belle écriture (traduction) scandée tantôt par le désespoir, tantôt par une énergie vitale... et l'on surfe sur ce roman comme Sam sur les vagues mythiques de la fureur du Mystic Peak. C'est beau, c'est grand, c'est puissant.

samedi 12 février 2011

FIERPIED, Maëlle, Chroniques de l'université invisible, Ecole des Loisirs, Médium, 2010

Mélusine Dragon (sic) est une « penseuse » : elle sait lire dans les pensées des autres. Son sale prof de français le découvre et elle est envoyée dans l'île de l'université invisible pour parfaire son don.
Framboise est une « voleuse », elle a un don de télékinésie. Sauvée par des vampires, elle aussi est emmenée sur l'île. Décembre, qui se nomme en fait Tristan, espèce d'Oliver Twist, est également télépathe et voleur pour le gang de Garibaldi, et encore un de plus sur l'île. Mais c'est sans compter sur Dante et Moustafa, deux sympathiques vampires qui brisent leur pacte avec les membres de l'université invisible.
Ces chroniques sont un véritable petit chef d’œuvre qui marie de façon subtile : fantastique, fantasy et SF dans une intrigue superbement construite et dans une écriture particulièrement léchée, avec des personnages (adultes et ados) très bien typés. 450 pages en petits caractères mais on ne s'ennuie jamais. J'ai beaucoup aimé même si c'est destiné à priori à des ados ! C'est clean, c'est cool et c'est original !

mardi 8 février 2011

QIU XIAOLONG, Les courants fourbes du lac Tai, Liana Levi, 2010

L'inspecteur principal Chen de Shanghai se voit offrir une semaine de vacances dans une luxueuse résidence au bord du lac Tai par Zhao, ancien secrétaire du Parti. A cause du déversement de déchets toxiques de l'Usine n°1, les eaux du lac sont envahies par les algues. Chen rencontre par hasard Shanshan, une jeune ingénieure écologiste, employée à l'usine dont le directeur est retrouvé assassiné. Chen va alors mener une enquête parallèle : Zhao ne lui a-t-il pas demandé un rapport social ?
C'est pour moi un réel plaisir renouvelé de lire les romans de Qiu Xiaolong : une enquête à la Sherlock Holmes teintée de poésie et une découverte de la culture et des coutumes chinoises (logement, nourriture, habitudes, relations, politique du Parti...) Lire absolument les romans précédents !

samedi 5 février 2011

ASPE, Pieter, La mort à marée basse, Albin Michel, 2010

Pieter Aspe, le Simenon flamand, nous revient avec son inspecteur fétiche, Pieter Van In, et son adjoint Guido Versavel pour une 7ème enquête traduite du néerlandais.
Miriam, fille de Dobbelaere, huissier de justice de la ville de Bruges, dit avoir été violée, puis peu après étranglée par son père. Une tête dépasse du sable à marée basse sur une plage entre Zeebrugge et Blankenberge, le corps ensablé
Quels sont les liens qui pourraient unir un huissier de justice, un avocat véreux, un membre de la commission des mises en libération conditionnelle et un entrepreneur en import-export de contrefaçons asiatiques ? Ce sera à Van In et à Versavel de les découvrir. Collusion, corruption, réseau ? Inutile de dire que je suis un fan des enquêtes de l'irrévérencieux commissaire Van In !
(Voir article écrit par Léo et paru dans le magazine flamando-néerlandophone « Septentrion », 2010, n°3, pp 78 et 79 et mis sur le blog)

mardi 1 février 2011

Anonyme, Le livre sans nom, Sonatine, 2010

C'est une espèce de « western-manga » complètement déjanté, débridé, glauque et gore à mort dans lequel « l'auteur anonyme » se laisse aller à tous ses délires. On passe ainsi de moines de la secte d'Hubal envoyés à la recherche de « l’œil de la lune », pierre qui rend invincible, aux cow-boys- truands qui dégainent plus vite que leur ombre et qui laissent partout des mares de sang et de la cervelle sur les murs en passant par un boxeur de cirque, des vampires, une diseuse de bonne aventure, un maître des ténèbres, des yeux énucléés et des langues coupées... (Zut, l'auteur a oublié les extraterrestres et les zombies !) Si la couverture est noire, l'histoire est rouge-sang.
« Jessica était spéciale. Ce n'était pas une femme comme les autres. Sanchez avait vu pas mal de trucs vraiment bizarres derrière le comptoir du Tapioca, mais jamais il n'avait vu personne survivre à trente-six balles, à l'exception peut-être de Mel Gibson dans l'Arme fatale 2. » (p.64)
Un regret : j'aurais dû cocher le nombre de fois que le mot « p..... » revient dans le texte ! C'est dire le style recherché de l'auteur. Pour les amateurs des films de Tarantino, paraît-il !
Si j'ai aimé ? No comment !

jeudi 27 janvier 2011

BERRY, Steve, La prophétie Charlemagne, Le Cherche-midi, 2010

... où il est question d'une civilisation ancienne, très avancée et qui se serait développée en Antarctique avant que les glaces ne la recouvrent et bien avant les civilisations antiques connues. (Non! pas question d'Atlantide, selon l'auteur !) On ne peut pas s'empêcher de comparer Berry à Dan Brown, Cussler, Ludlum, Katherine Neville et les autres ... qui tous profitent des mystères, des écritures codées, des symboles, des manuscrits perdus et miraculeusement retrouvés, des mythes, des légendes et des énigmes de l'histoire (sans grand H).
Plaisant, distrayant, pas toujours crédible, mais les personnages principaux se la jouent à la Indiana Jones... alors fiction, action, suspens, rythme créés par la succession de séquences ou de chapitres courts qui se terminent le plus souvent par un ? font que l'on va jusqu'au bout des 660 pages.

lundi 24 janvier 2011

MOURAD, Kenizé, Dans la ville d'or et d'argent, Robert Laffont 2010

Ce récit est une fresque historique qui nous entraîne au milieu du 19ème siècle (1856) quand la Compagnie des Indes veut annexer le royaume indépendant d'Awadh, le plus riche état du nord de l'Inde. Une insurrection se déclare alors à Lucknow, la capitale aux mille palais. Le roi Wajid Ali Shah exilé, ce sera la bégum Hazrat Mahal, 4ème épouse du souverain, qui prendra alors la tête des insurgés. Aidée de Jal Lal, dont elle tombe amoureuse, elle s'opposera farouchement aux Anglais qui ne respectent rien, ni les coutumes, ni la civilisation raffinée, ni la paisible cohabitation des musulmans et des hindous pour s'imposer sans scrupules grâce à leur suprématie armée.
Le style est simple et fluide et l'écriture au présent accentue la véracité historique du destin de l'héroïne, Hazrat Mahal, son courage, sa volonté et son abnégation qui préfigurent l’œuvre de Gandhi, moins d'un siècle plus tard (1948).
Et honte à tous les pays colonisateurs quels qu'ils soient.

mercredi 19 janvier 2011

BERRY, Steve, Le musée perdu, Le cherche midi, 2010

Mélange entre un Dan Brown et un Indiana Jones, « Le musée perdu » est un roman (thriller ?) qui fait revivre « la chambre d'ambre » disparue du palais Catherine près de Saint-Pétersbourg. Il est question d'Hitler, de Goering et d'allemands qui pillaient effrontément les musées d'Europe pour s'accaparer les oeuvres d'art au nom de l'Allemagne nazie ou pour satisfaire leur propre plaisir de les posséder.
Tous les ingrédients sont là : histoire, art, mystère, richissimes collectionneurs, sbires prêts à tuer pour voler des oeuvres d'art, musées secrets privés, quelques scènes sentimentales, un zeste d'érotisme, de l'action... pour aboutir à un roman distrayant... à lire en vacances.