Sous le pseudo de Léo se cache un ex-professeur de français, pré-pensionné depuis peu.

Lire a été pour lui une agréable obligation professionnelle mais aussi un loisir délectable, une passion !

A présent qu'il a du temps devant lui, il souhaite partager ses plaisirs de lecteur, ses coups de cœur, ses avis personnels, ses comptes-rendus de lecture... sans prétention aucune!

Simplement partager... et quel meilleur lieu que la bibliothèque communale , une librairie et un blog pour y déposer les quelques« fiches » qu'il a rédigées ?





lundi 26 juillet 2010

FOLCO, Michel, La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler, Stock, 2010

Malgré un titre peu engageant puisqu'il fait référence à ce personnage abject qu'on voudrait qu'il n'ait jamais existé, c'est avec une petite pointe de curiosité que j'ai ouvert cette « biographie » imaginaire. La jeunesse fictive proposée par Folco, bien qu'elle repose sans doute sur une documentation sérieuse, n'est pas prémonitoire pour la suite de la vie du dictateur : elle aurait pu être celle de n'importe quel enfant de l'époque. Banalisation, certes, mais on retrouve à travers le récit certains traits de caractère d'Hitler : entêtement, refus de toute autorité, arrogance, volonté de persuader par des discussions enflammées, questions sur les ethnies... Ah ! si l'Académie des Beaux Arts de Vienne lui avait permis de devenir l'artiste qu'il souhaitait être, le petit peintre maudit ne serait peut-être pas devenu ce que l'histoire en retient !
Fiction agréable à lire grâce au style narratif de Folco et aux descriptions de la vie quotidienne.

A lire ou à relire, la nouvelle de Dino Buzzati "Pauvre petit garçon" ! publiée dans le recueil "Le K"

samedi 24 juillet 2010

ENGEL, Vincent, Le mariage de Dominique Hardenne, JC Lattès, août 2010

Difficile de parler de ce livre sans trop le dévoiler !
Dominique Hardenne, militaire d'une armée en déroute durant une guerre qui se passe on ne sait pas où et contre on ne sait pas qui, rentre au village pour retrouver les siens. Mais, il y a LA bombe et sans doute une autre qui fait de Dominique le seul survivant. Il ne lui reste plus qu'à retrouver les gestes anciens et surtout à se raconter des histoires.
Monologue intérieur, soliloque d'un personnage solitaire qui survit grâce aux souvenirs, aux regrets, au dépit... Le sujet est original et l'écriture et le style m'ont fait penser aux romans de Philippe Claudel et comme j'ai apprécié l'un et l'autre, les deux auteurs ne m'en voudront pas de les comparer. Lecture intéressante qui fait réfléchir à ce que l'on peut devenir quand on se retrouve seul au monde.

jeudi 22 juillet 2010

ASPE, Pieter, De sang royal, Albin Michel, 2010

Tout en lui montrant les lettres de menaces reçues par son père, Valentin Heydens va tenter de reconquérir la jolie juge d'instruction, Hannelore Mertens, compagne de Van In et mère de ses enfants. Valentin a été son premier amour et premier amant. Elle est prête à céder et c'est passablement éméchée qu'elle rentre au domicile conjugal. Pieter, fou de jalousie, ne décolère pas et la traite de « salope ». Le lendemain, Pieter apprend la mort par pendaison du père de Valentin. Suicide ? Il mène l'enquête et doit démêler un imbroglio familial : qui est le père de qui ?
Bien que Van In soit toujours un rustre et un irrévérencieux personnage (« connard de première » et « m'as-tu vu présomptueux » dira de lui Versavel, ami, collègue et complice), on ne peut pas ne pas s'attacher à ce personnage entier. Encore une fois, vie professionnelle et vie privée s'entremêlent, mais c'est aussi cela qui fait le charme des enquêtes de Van In. On mange, on boit et on fume toujours beaucoup... Et cela se passe toujours à Bruges. C'est la sixième enquête du commissaire Pieter Van In et les lecteurs de Aspe ne seront pas déçus. La cote du « Simenon flamand » augmente !

lundi 19 juillet 2010

"Prière de laisser ses armes à la réception" de Daniel FOHR chez Laffont (à paraître le 26août)

"C'était l'attente qui était fatigante, cette façon de ne pas savoir ce qui allait se passer, et quand ça allait se passer, si quelque chose se passait jamais." lit-on p130 !
Alors, là, je suis tout à fait d'accord avec le narrateur : il ne s'est encore rien passé ! Lassitude !
Les "armes" de l'auteur sont restées à la réception de l'éditeur, les munitions aussi.

samedi 17 juillet 2010

"Les vies sauvées d'Alexander Vielski" de F. LANGLADE, Robert Laffont, à paraître le 19 août

Moscou, Ukraine, Géorgie, de 1946 à 1950 dans la Russie stalinienne. C'est un superbe roman qui décrit l'atmosphère étouffante faite de suspicion, de délation, de peur de tous les instants des citoyens russes de l'époque. On élimine à tour de bras tous ceux qui pourraient, par un mot, une pensée, un geste... gêner le système communiste bien huilé. Je ne peux m'empêcher de faire allusion aux romans de T.R.Smith : "Enfant 44" et "Kolyma" qui se déroulent à la même période et que j'avais beaucoup appréciés comme j'ai beaucoup aimé ce roman. Ecriture fluide avec juste ce qu'il faut de sentiments dans une intrigue très bien construite. Un très beau roman de rentrée littéraire.

vendredi 16 juillet 2010

"Berceuse pour un pendu" de Hubert KLIMKO, traduit du polonais, ed. Belfond, 124 p., à paraître le 02/09/10

Trois tranches de vie en Islande : il y a le narrateur, poète, écrivain et apprenti violoncelliste; il y a Boro, le peintre un peu fou qui voit la vie en vert et il y a Szymon, le violoniste maniaco-dépressif. La préface et la 4ème de couverture avaient déjà presque tout dévoilé : dommage pour la surprise ! Ecriture rapide et épurée annonce la "préfacière", original (?) exotique (?) : si elle dit...! Entracte plaisant !

"Tous ces jours sans toi" de William REJAULT, à paraître le 26 août chez Plon

Marion Musseaud chez son éditeur, l'enfance de Marion, l'adolescence de Marion, Marion à la fac, histoire de Karen, de Sylvie, de Victoire, de Marvin, de Pierre, d'Elodie... rien de bien transcendant, surtout que le roman s'arrête abruptement à la page 228 par "de mystérieu-" sans la suite de l'éditeur. Je ne saurai jamais pourquoi "Tous ces jours sans toi". Sans doute le hasard voulait que j'arrête cette lecture quelque peu lancinante avec des personnages somme toute banals ! Finalement, pas frustré !
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vendredi 9 juillet 2010

Logorrhée...

Il y en a partout, des gens qui parlent sans arrêt, de choses qui n'intéressent personne. Avec le temps, j'ai appris qu'il n'est pas nécessaire de poser des questions pour avoir des réponses à celles qu'on n'avait pas posées. Il suffit d'écouter ! J'ai aussi appris que si les gens aiment qu'on les écoute, ils n'aiment pas écouter eux-mêmes.

SIGNORINI, Mattia, La symphonie du temps qui passe, Presses de la Cité, août 2010, 182p.

(A paraître le 12 août )

… ou la vie extraordinaire de Green Talbot à qui tout réussit !
« C 'est un beau roman, c'est une belle histoire... !» C'est un superbe conte philosophique, initiatique et romantique; c'est une véritable symphonie de mots qui tient du merveilleux avec des personnages attachants et dont la mélodie perdure dans vos oreilles, une fois le livre fermé.

jeudi 8 juillet 2010

ENARD, Mathias, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Actes Sud, août 2010, 153p.

(Par l'auteur de « Zone » chez Actes Sud 2008)
A paraître en août 2010 : rentrée littéraire

Elle fut nommée Byzance, Constantinople, Istanbul, celle ville « reine » de l'Empire ottoman. Nous sommes en 1506 et elle est dirigée par le grand sultan Bayazid (Bajazet). Déçu par les plans de Leonardo da Vinci, le grand Sultan invite Michel-Angelo Buonarroti à venir « construire » ce pont sur la Corne d'Or. Michel-Ange accepte pour défier en quelque sorte ce mauvais payeur de pape qu'est Jules II dont il a commencé le monument funéraire. L'artiste est alors confronté à toute la culture byzantine de l'époque dont tout le roman est empreint et imprégné. Art, poésie, décorum, intrigues et quotidien de la vie stambouliote et surtout le personnage de Michel-Ange et ses rencontres font de ce roman un petit régal littéraire.

mardi 6 juillet 2010

LARSEN, Reif, L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, Nil Editions, 2010,

T.S., c'est Tecumseh Sparrow (= sansonnet), 12 ans, petit génie du Montana en cartographie et en dessins en tous genres, fils d'un cow-boy et d'une mère entomologiste, et arrière-arrière petit-fils d'une topographe suffragette. Il a reçu le prix Baird et doit se rendre à Washington pour y être reçu avec tous les honneurs et prononcer un discours devant les éminents scientifiques du pays. Personne ne peut imaginer qu'il a 12 ans! T.S. décide de s'y rendre comme voyageur clandestin à bord d'un train de marchandises.
C'est d'abord un « beau bouquin » et l'éditeur a soigné ses lecteurs : grand format, belle couverture, papier bouffant royal crème, des notes marginales remplies de dessins, de schémas, de graphiques, d'annotations personnelles et d'impressions de T.S. Plaisir de lire, avec des personnages émouvants et des annotations originales, malgré quelques passages un peu longuets qu'on lit en diagonale. Description fine du monde des adultes par un enfant/ado sans tomber dans les préjugés habituels.
T.S. est un scientifique : il observe, il décrit, il « décortique » les choses, ... il ne juge pas!

jeudi 1 juillet 2010

BRIJS, Stefan, Le faiseur d'anges, Ed. Héloïse d'Ormesson , 2010, traduit du néerlandais(Flandre)

1ère partie : Le Heer Doktor Hoppe revient s'installer dans son village natal de Wolfheim aux confins des trois frontières (Belgique, Allemagne, Pays-Bas) avec ses enfants : des triplés aux difformités physiques identiques.
2ème partie : c'est un va-et-vient entre l'enfance, la jeunesse et la formation médicale de Hoppe.
3ème partie : retour à Wolfheim avec le Dr Hoppe, ses trois fils et la vie du village.
Si on ne peut rien reprocher à l'écriture (traduction), c'est le sujet et l'atmosphère qui sont dérangeants, étouffants, lourds, morbides, malsains (et pervers, m'écrit Emma). On tombe dans un délire métaphysique et religieux ainsi que dans des manipulations génétiques et des expériences embryologiques.
J'ai néanmoins lu ce récit jusque à la dernière page, à la limite de la nausée : science sans conscience. Vous êtes avertis !