Sous le pseudo de Léo se cache un ex-professeur de français, pré-pensionné depuis peu.

Lire a été pour lui une agréable obligation professionnelle mais aussi un loisir délectable, une passion !

A présent qu'il a du temps devant lui, il souhaite partager ses plaisirs de lecteur, ses coups de cœur, ses avis personnels, ses comptes-rendus de lecture... sans prétention aucune!

Simplement partager... et quel meilleur lieu que la bibliothèque communale , une librairie et un blog pour y déposer les quelques« fiches » qu'il a rédigées ?





jeudi 31 décembre 2009

ASPE, Pieter, Le collectionneur d'armes, Albin Michel, 2009

On retrouve évidemment le commissaire Pieter Van In, amateur de Duvel, et son brigadier Guido Versatel. Pieter est en couple avec Hannelore Martens, la jeune et jolie juge d'instruction de Bruges. Ils ont des jumeaux de 6 mois / Sarah et Simon. (J'ai raté un épisode « La quatrième forme de Satan »).
Cette fois, Van In est confronté à la tentative d'assassinat sur la personne de Patrick Claes, trader international, gourou de la Bourse et collectionneur d'armes qu'il vient de se faire voler. Faits ou jeux de société ? Politiciens ripoux, trafic d'armes, blanchiment d'argent, mafia russe, bordel pour VIP... Rêve prémonitoire de Aspe ? magouilles financières au sein de la CGER. (L'édition flamande est parue en 1999, quand on ne parle pas encore ni en euros ni de Fortis). C'est du polar belge, pas mal ficelé, et la 5ème enquête de ce policier atypique, pas toujours politiquement correct... bien que je trouve qu'il s'assagit au fil des enquêtes. Mélange de vies privées et professionnelles. Humour de Aspe : « Peut-il exister un romancier flamand (re)connu ? » Ça fume et ça boit beaucoup mais c'est agréable et léger comme une petite friandise.
Petit entracte dans mes lectures...

lundi 28 décembre 2009

MANKELL, Henning, Les chaussures italiennes, Ed. du Seuil, 2009

Fredrik Welin est chirurgien. Après une erreur médicale, il a décidé de vivre volontairement reclus, exilé dans son îlot d'un archipel de la mer Baltique avec sa vieille chienne et sa vieille chatte, et ce depuis 12 ans. Il a 66 ans. La seule personne qu'il rencontre quotidiennement est son facteur hypocondriaque qui passe avec ou sans lettre, avec ou sans colis mais toujours avec un problème de santé. Un jour, Harriet, la femme qu'il a aimée 40 ans auparavant et qu'il a quittée sans explication, va venir perturber sa solitude. Fredrik va devoir renouer avec son passé, lui qui a fui par lâcheté les problèmes sa vie durant. Il va devoir tenir sa promesse.
Histoire simple, intimiste, pleine d'émotions et de sentiments... et de surprises!
C'est le 13ème roman de Mankell que je lis et je n'ai jamais été déçu. C'est l'un de ses meilleurs avec le « Cerveau de Kennedy », « Les chiens de Riga », « La lionne blanche »...
Avec son dernier, j'ai eu l'impression de lire une espèce de testament spirituel où il évoque la vie, la mort, les relations humaines... toutes les questions existentielles. « La vie est une branche fragile suspendue au-dessus d'un abîme. Je m'y accroche tant que j'en ai la force. » « Avant de mourir, il faut que je sache pourquoi j'ai vécu. »
Superbe roman

samedi 26 décembre 2009

de VIGAN, Delphine, Les heures souterraines, JCLattès, 2009

Elle, c'est Mathilde, 40 ans, veuve, trois enfants. Elle est adjointe du directeur de marketing de la fi­liale Nutrition et Santé. Lors de la présentation des conclusions d'une enquête, elle déplaît à Jacques Pelletier, son patron macho, connard, suffisant. Adjointe = jointe à son patron, pieds et poings liés. Elle était sa créature, sa chose. Elle lui a échappé, alors il se venge et commence un harcèlement moral progressif, insoutenable, intenable, fait de petites vexations, de non-dit, d'indifférences, de petites humiliations, de coups bas... Elle s'enferme alors dans une vie « bocal » comme celui de son écran de veille. L'eau se trouble et l'oxygène vient à manquer. Il faut tenir, ne pas se laisser étouffer.
Lui, c'est Thibault, 43 ans, médecin généraliste de ville et de garde. Il est mal dans son amour. Il est mal face à la misère et à la solitude qu'il rencontre dans son travail. Sa vie est faite de 40% de rhino-pharyngites et de 60% de solitude.
Deux destins parallèles, deux descentes aux enfers... Je sens que j'en ai trop dit !
Chaque mot, chaque phrase construisent la mélodie de ce roman. C'est du Mozart : pas un aria, plu­tôt un requiem.
Il est de ces romans dont on tourne la dernière page avec regret parce qu'on ne veut pas le quitter.
Simplement sublime !
THILLIEZ, Franck, Fractures, Le Passage Thriller, 2009

Claude Dehaene est journaliste européen. Il a assisté au massacre de Sabra et Chatila en 1982 au Li­ban. Il en revient traumatisé psychologiquement et s'occupe de sa fille Julie, de son épouse en chaise roulante, de son jardin et de ses deux vaches.
Julie, sa fille, 24 ans, consulte le docteur Graham, psychiatre, pour des troubles de la mémoire et des rêves qui la dérangent.
Névrose phobique, psychose, hystérie... ou trouble dissociatif de l'identité ? Tout le roman tourne autour de situations psychologiques : manipulations perverses, processus de déstabilisation , folies nées de traumatismes...
60 chapitres plus un prologue et un épilogue : c'est le style Thilliez.
Suspens qui va en progressant. J'ai accroché dès le début et il m'était difficile de le quitter... pour aller dormir.

jeudi 24 décembre 2009

PAOLINI, Christopher, Brisingr : L'héritage III, Gallimard jeunesse, 2009

Il aura fallu deux ans pour enfin pouvoir me replonger dans la magie d'Eragon.
On retrouve évidemment le héros et sa dragonne Saphira, Roran et Katrina, l'elfe Arya, le peuple de Surda, les Vardens sous l'autorité de Nasuada, les Urgals, l'ombre menaçante de Galbatorix...
« Brisingr » commence par un résumé des deux premiers tomes : « Eragon » et « L'aîné ». Résumé bien nécessaire pour se remémorer les aventures et la quête du héros.
Il me semble dommage que d'aucuns considèrent la « (heroïc) fantasy » comme un genre littéraire mineur, réservé aux ados. On entre dans un monde parallèle peuplé d'humains et d'êtres étranges aux pouvoirs magiques. C'est également un monde où toute l'imagination est permise.
Mes rencontres avec un jeune auteur belge de Fantasy m'ont fait découvrir la richesse de ce genre littéraire trop méconnu. Une conférence de Serge Tisseron, docteur en psychiatrie et professeur à l'Université de Paris X-Nanterre, m'a aussi complètement convaincu de l'importance de ce genre!
AGUS, Milena, Mal de pierres, Liana Levi, 2006

« Le mal de pierres », le mali de is perdas est le mal dont souffre l'héroïne, grand-mère paternelle de la narratrice. Ce sont ses secrets qui sont dévoilés au fur et à mesure de ce récit.
Cette jeune Sarde dont aucun prétendant ne veut, et que l'on dit dérangée, sera mariée à un homme qu'elle n'aime pas. La rencontre avec le Rescapé lors d'une cure sur le continent va changer sa vie. Et « si nous embrassions nos sourires », lui dira-t-elle.
Mais c'est aussi l'histoire de son fils, pianiste de renommée internationale et de son épouse flûtiste, de la grand-mère Lia, du mari mal aimé...
Ce petit roman de 124 pages est simple, un peu étrange, passionnant. Il ravira surtout les lectrices.
WEERTS, François, Les sirènes d'Alexandrie, Actes Sud, 2008, Coll. Actes Noirs

(rangé à Roman adultes 8-3 WEER TS)

Bruxelles, 1984, quartier chaud de la gare du Nord avant les transformations que l'on connaît.
Antoine Daillez, 24 ans, journaliste pigiste, vient d'hériter de son grand-père d'un bar-bordel « L'Alexandrie »
Il fait connaissance avec ce curieux héritage en compagnie de Martial, inspecteur de la PJ mais ils arrivent tous deux au moment ou des Skins s'attaquent à la façade de l'établissement. Les vandales sont chassés brutalement par les sbires du caïd du quartier, Monaco.
Mémé Tartine est retrouvée attachée aux rails de la gare proche, écrabouillée par un train. Elle était l'amie du grand-père d'Antoine et locataire du 1er étage de « L'Alexandrie ». Coïncidences ?
Le récit démarre comme un polar de mœurs et évolue assez vite en polar politique où il est question de la brigade Wallonie de Degrelle, d'anciens collabos, de partis nationalistes pro fascistes, d'ex­trême droite...
Bon suspens, écriture agréable tout en nuances, beaucoup de respect pour les péripatéticiennes... et c'est du belge! On dirait du James Bond.
CLAUDEL, Philippe, La petite fille de Monsieur Linh, Roman Stock, 2005,

Quel bonheur de savourer ce livre : magie des mots simples, phrases courtes parfois écorchées, pré­sent de narration, émotions, tendresse, humanité, amitié, simplicité, tristesse, solitude, nostalgie...

Monsieur Linh a fui son village ravagé par la guerre. Son fils et sa belle-fille sont morts. Il emmène, avec énormément de soin et de tendresse, sa petite-fille âgée de quelques semaines. Il prend la mer et se retrouve dans une grande ville dure, froide, inhumaine, sans odeur, grise et bruyante. Il est pla­cé dans un foyer pour exilés. Pour passer le temps, il se balade dans cette ville sans humanité, avec toujours Sang diû, sa petite fille dans ses bras. Nourriture, langue, culture, climat... tout est si diffé­rent de son petit village où tout le monde se connaît. Il se sent perdu mais il rencontre Monsieur Brack dont il ne comprend pas la langue mais devine ce qu'il peut raconter !
La fin est surprenante ! Ravissement !
BERTIN, Charles, La petite dame en son jardin de Bruges, Ed. Actes Sud, 1996, coll. « Un endroit où aller »

Le livre m'avait été conseillé et c'est donc avec enthousiasme que je me suis plongé dans ce livre qu'on ne peut pas appeler à proprement parler un roman puisqu'il n'y a pas de réelle histoire. Le nar­rateur évoque ici les réminiscences nostalgiques de ses séjours chez sa grand-mère à Bruges.
Le style très littéraire, recherché, aristocratique, ampoulé, quelque peu obsolète et déclamatoire, est très agréable à lire ... à petites doses... quelques pages à la fois... pour ne pas se lasser.
MØRK, Christian, Darling Jim, Ed. Du Rocher, 2009, Le serpent à plumes

Il est des soirs où l'on voudrait être insomniaque pour pouvoir lire jusqu'au bout de la nuit !
« Darling Jim » est un de ces romans qui vous captivent dès les premières phrases.

Alertée par un facteur de Malahide, au nord de Dublin, la police découvre le corps de Moira Hegar­ty ainsi que ceux de deux jeunes filles. Pourquoi les deux soeurs, Fiona et Róison, ont-elles été sé­questrées, maltraitées et assassinées par leur tante ? Qui est le troisième personnage qui est parvenu à s'enfuir de la cave ? La police piétine.
Niall Cleary, un postier, découvre par hasard le journal intime de Fiona qui révèle l'existence d'une troisième soeur et celle de Jim Quick, un seanchai, conteur de légendes irlandaises, au pouvoir de séduction terrifiant. Niall se rend alors à Castelbownbere, là où tout à commencé... !
Pas un thriller, pas un polar mais un récit haletant à la limite du fantastique. Super !
Mørk maîtrise parfaitement l'art du « contage ».
NEVILLE, Katherine, Le feu sacré, Ed. Le cherche midi, 2009

Après « Le huit », la partie continue...
De nouveaux personnages mais aussi des anciens qui reviennent, plus mystérieux, plus troubles.
Alexandra, la fille de Solarin et de Catherine, est le personnage central de ce roman dans lequel il ne s'agit plus de rassembler les pièces du fameux jeu d'échecs offert à Charlemagne mais de savoir qui est qui : reine blanche, reine noire... qui sont les noirs, qui sont les blancs ? parce qu'une 2ème reine noire apparaît soudain !
Encore une fois, l'auteure nous fait voyager dans le temps et dans l'espace : 1822, Albanie et Italie; 1993, Russie; dans les années 2000 aux USA, dans le détroit de Bering, en Alaska...
Il y a également des flashs-backs pour permettre à ceux qui n'ont pas lu « Le huit » de comprendre l'intrigue. C.Neville se joue encore une fois de l'Histoire et de ses personnages historiques, entremê­lant énigmes, alchimie et ésotérisme.
« Le feu sacré » a été écrit 20 ans après « Le huit ».
BRUSSOLO, Serge, L'héritier des abîmes, Ed. PLON, 2009

Liliane Caine, biographe, est chargée par un éditeur new-yorkais de rédiger les mémoires de Morton Savannah, auteur adulé par des milliers de lecteurs devenus des adeptes fanatiques. A travers ses pe­tits romans de gare, Savannah prétend délivrer des messages cryptés venant du dernier Atlante, sorti un jour de l'océan pour s'accoupler avec sa mère sur une plage.
Lilie doit alors tout abandonner pour entrer dans l'immense domaine géré par « l'illuminé », espèce de gourou, qui vit dans un monde autarcique à la manière d'une secte, véritable huis clos où tout modernisme et technologie sont exclus.
Imagination foisonnante et débridée, écriture énergique pleine de rebondissements et de manipula­tions.

jeudi 17 décembre 2009

CAMUS, David, Le Roman de la CroiX : Les chevaliers du royaume, tome 1, Robert Laffont, 2005

Epopée médiévale dans laquelle les événements historiques se mêlent au merveilleux et au fantas­tique à la manière de Chrétien de Troyes.
Le roman démarre en pleine bataille, celle de Hattin, en Terre Sainte, en juillet 1187. Le chevalier Morgennes, gardien de la Vraie Croix est un des rares rescapés de la bataille. Fait prisonnier par Sa­ladin le Sunnite, Morgennes perdra un œil et sa fidèle épée Crucifère. Il jure pourtant de retrouver et la Vraie Croix et Crucifère. Roman viril mais où les femmes ont quand même une place, notamment la belle et noble Cassiopée. Deux tomes suivront : « Morgennes » et « Crucifère ».
J'ai vraiment pris plaisir à me (re)plonger dans cette fresque du temps des Croisades.
Ce roman m'a rappelé la passionnante trilogie « Les tournois de Dieu » de Barret/Gurgand (Laffont, 1977)
GRAHAM, Heather, Noires visions, Mira/Harlequin, 2008

Genre sentimental/fantastique
Darcy Tremaye est medium chez Harrison Investigations et est en quelque sorte « chasseur de fantômes ». Son patron l'envoie à Stoneyville et plus précisément au manoir de Matt Stone : Melody House. Stone ne croit absolument pas aux fantômes mais il se passe quand même d'étranges phénomènes au manoir.
Esprits (frappeurs), surnaturel, spiritisme, sentiments, rêves... sont les mots-clés de ce roman distrayant, léger qui plaira surtout aux lectrices amateures de ce genre.
SHAFFER, M.A & BARROWS, A., Le cercle littéraire des amateurs d'éplu­chures de patates, Ed. Nil, 2009


Grande-Bretagne, 1946, au lendemain de la guerre. Juliet Ashton est écrivain et est éditée par la maison d'édition de Sidney Stark. Elle est en mal d'inspiration et poursuit la promotion de son dernier livre dans les librairies anglaises. Elle reçoit un jour une lettre d'un habitant de Guernesey qui lui parle du « Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates ». Commence alors une correspondance avec les membres de ce cercle littéraire qui lui écrivent des anecdotes sur leur vie insulaire lors de l'occupation allemande. Sans doute les récits de Dawsey, Isola, Eben, John, Will, Amelia... vont-ils alimenter l'inspiration de l'écrivain et lui donner le sujet de son prochain livre. Juliet a également une correspondance parallèle avec son éditeur Sydney et Sophie, la sœur de son éditeur.
Roman épistolaire au charme délicieusement british, tendre, attachant, frais, frivole, désinvolte, attendrissant, sentimental, aérien, sérieux... Tout pour passer de bonnes soirées d'hiver, simplement au coin du feu !

COLLINS, Suzanne, Hunger Games, Pocket Jeunesse, 2009

Nous entrons dans un futur indéterminé après les catastrophes écologiques qu'a connues la planète.
Panem est une ville du nord des Etats-Unis, dans les Rocheuses. Le centre, c'est « Le Capitole », en­touré de 12 districts bien séparés. Chaque année, « Le Capitole » organise les « HUNGER GAMES » : 2 adolescents par district, entre 12 et 18 ans, sont tirés au sort pour y participer. Ce sera donc 24 ados condamnés à survivre dans un milieu sauvage et hostile. Tuer n'est pas jouer; mais jouer, c'est tuer puisqu'il ne faut qu'un seul survivant. Le tout en reality-show !
Katniss, 16 ans, du district Douze, le plus misérable, celui des mineurs, a pris la place de sa jeune soeur de 12 ans désignée par le sort. Katniss saura-t-elle éliminer les 23 autres candidats pour sur­vivre ?
Subtil mariage entre la SF et la Fantasy, « Hunger Games » est un roman pour ados, super génial au niveau de l'intrigue et des personnages. (Je ne comprends toujours pas pourquoi les adultes méprisent quelque peu et le genre Fantasy et le livre « pour ados », à tort, d'ailleurs) J'ai beaucoup aimé ce roman lu à peine en deux jours ! (400 pages) Tous les ingrédients sont là pour passer un très bon moment de lecture.
Affaire à suivre... puisque deux tomes sont prévus! Impatient de lire la suite !
HAYDER, Mo, Skin, Presses de la Cité, 2009


Le sergent Fléa Marley (29 ans) est la chef de la brigade de recherche et d'intervention subaquatique de la police de l'Avon et du Somerset. Elle va être « plongée » dans des eaux troubles ... après avoir ouvert le coffre de sa voiture.
Jack Caffery est commissaire adjoint. Jack, au lieu de s'occuper de la disparition de Misty Kitson échappée de son centre de désintoxication, enquête dont il est chargé, va s'intéresser au « suicide » de Lucy Mahoney dont il n'est pas chargé. Il est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre. Dans quoi s'est-il fourré ? Sauvera-t-il sa « peau » ?
Des séances d'autopsie, des perquisitions pas très réglementaires, des effractions, des découvertes macabres... tout cela dans un récit au rythme très soutenu.
Très bon polar/thriller !
TEULÉ, Jean, Mangez-le si vous voulez, Julliard, 2009


16 août 1970, c'est la foire dans le petit village de Hautefaye en Dordogne. Alain de Monéys, 28 ans, s'y rend pour régler quelques affaires et rencontrer ses amis avant de partir en Lorraine com­battre les Prussiens. Un malentendu, une méprise déchaîne la population qui prend Alain pour un pro-Prusse. C'est l'hystérie générale : horreur, malheur ! Folie générale. C'est à celui qui le rouera de coups, le piquera, le torturera... le mieux jusqu'à le brûler et le manger. « On ne sait pas ce qui nous a pris » diront les gens le lendemain. Bêtise humaine et instinct grégaire qui poussent des braves gens à commettre l'irréparable. Cette bourgade de Hautefaye a d'ailleurs gardé depuis le nom de « village cannibale ». Attention, les descriptions de Teulé sont parfois insoutenables ! Je ne pense pas que les habitants actuels de Hautefaye soient très reconnaissants à Jean Teulé d'avoir remis cette affaire en mémoire.
THILLIEZ, Franck, La forêt des ombres, Le Passage, 2006

David Miller, thanatopracteur et auteur occasionnel de polars, est contacté par Arthur Doffre, riche vieil homme paraplégique qui souhaite redonner vie, par le biais d'un roman, à un tueur en série re­trouvé pendu voilà un quart de siècle : le bourreau 125. Doffre paie très bien mais la condition est de vivre un mois dans un chalet en pleine Forêt-Noire. Catherine, la femme de David, et leur fille l'accompagneront.
Un huis clos infernal, insoutenable avec manipulation psychologique et quand folie et perversion s'en mêlent... cela crée une atmosphère oppressante!
« Enfermé(s) dans un chalet... Un chalet enfermé dans une forêt... Une forêt enfermée dans l'hiver... Un piège gigogne. Pas d'échappatoire. » (p.242)
Un très bon Thilliez.
CAMUT, Jérôme, Malhorne, Le trait d'union du monde, Bragelonne, 2004, Vol.1

Franklin Adamov, ethnologue, découvre une sculpture en Amazonie. Elle représente un homme as­sis, de type européen, avec une épée dans les mains. Une statue semblable est également retrouvée dans une île du Pacifique et puis d'autres encore à d'autres endroits de la planète mais réalisées à des périodes différentes de l'histoire. La fondation Prométhée se donne comme mission d'élucider le mystère. Malhorne, le personnage principal, se réincarne au fur à mesure des siècles et aurait existé depuis la préhistoire; et c'est son histoire qui est au centre du 1er tome.
Récit intéressant et agréable à lire, bien construit et où il est question de philosophie, de mythologie, de métempsychose... Pour l'écriture et la psychologie des personnages... à voir dans les autres tomes si l'auteur s'améliore... ! Affaire à suivre !
La trilogie prévue au départ est devenue une tétralogie.
Tome 2 : Les eaux d'Aratta. Tome 3 : Anasdahala. Tome 4 : La matière des songes.
La morale : « Contente-toi de peu et amuse-toi de tout. »
HILL, Tobias, La cité sans murailles, Rivages, 2009, 365 p.


Suite à des problèmes conjugaux avec Emine son épouse, Ben Mercer fuit l'Angleterre pour la Grèce. Il est archéologue diplômé d'Oxford. Il est d'abord simple employé dans un grill de la ban­lieue d'Athènes mais, à la suite d'une rencontre avec un ancien condisciple, il part travailler dans un lieu de fouilles à Sparte, la « cité sans murailles ». Difficile de s'intégrer à un groupe qui a ses se­crets et ses connivences. Difficile aussi d'accepter et de faire accepter la personnalité et l'individua­lité de chaque membre du groupe. Il est aussi question de manipulation, d'une forme d'extrémisme, de reconnaissance, de défis, d'épreuves de passage, de xénophobie... Les fouilleurs de la cité se prennent-ils pour les derniers spartiates ? C'est aussi l'occasion de revisiter l'histoire grecque ! Bon bouquin !
SAFIER, David, Jésus m'aime, Presses de la Cité, 2009

SAFIER est l'auteur de « Maudit Karma »

« Pourquoi Dieu avait-il donné le libre arbitre aux hommes, si c'était pour qu'ils fassent des choses aussi stupides ? » (p. 233)
Quand Marie, 34 ans, un peu complexée, rencontre Josuah (Jésus) réincarné en charpentier, c'est la Bible revisitée.
Le récit est quelque peu iconoclaste, déjanté, poncifiant... mais léger, désaltérant, sucré-salé.
Imaginez Satan en Georges Clonney et Dieu en Emma Thompson et vous aurez tout compris!!!
C'est aussi « Apocalypse Now » et ses 4 chevaux de feu.
Réel plaisir de lecture et j'ai très souvent souri.
Dommage que la couverture soit aussi kitch !


SUTCLIFFE, William, Une semaine avec ma mère, Calmann-Lévy, 2009, 282 p

Encore une couverture kitch ! mais le contenu est très plaisant !
Trois mères désespérées de voir leurs fils de 34 ans, toujours célibataires, et en mal de petits-enfants décident de s'imposer une semaine chez leurs fils pour les « retrouver »et les « recréer ».
On tombe évidemment dans les clichés de la relation « maman-fiston » et si les propos peuvent pa­raître légers à la manière du feuilleton « Une famille formidable », on s'attendrit aisément.
Les personnages sont très bien typés, les dialogues frais, vrais et savoureux et les réactions des uns et des autres sont décrites avec beaucoup de profondeur. Pas de grandes idées philosophiques mais des réflexions et des regards intéressants. Bref, j'ai passé un très agréable moment.
CHALANDON, Sorj, La légende de nos pères, Roman Grasset et Fasquelle, 2009


« Mon rôle de biographe [familial] était d'entendre et de rapporter, de trouver d'autres mots pour habiller les mots, de chercher des images, des couleurs, des sons et des merveilles. Je n'étais plus journaliste, pas historien et encore moins juge » (p. 117)
« Depuis toujours,je cherche les mots. Je les veux au plus près, au plus pur, au plus nu. » (p. 57)

Le narrateur a perdu son père, ancien résistant. Il ne l'a pas questionné et ne sait donc pas les faits de sa vie. Lupuline lui « commande » de raconter les faits de résistance de « Beuzaboc », son père à elle. Le narrateur accepte. Les rencontres avec le vieil homme commencent...
Quelle belle et longue soirée de lecture. Longue ? Oui, parce qu'il fallait décanter ce récit pour ap­précier les arômes et les bouquets des mots : des phrases courtes, un style parfait, une émotion forte... On déguste ce récit comme on lit un grand cru.
LÄCKBERG, Camilla, La princesse des glaces, Actes Sud, 2008, Actes noirs


Alertée par un voisin, la biographe Erika Falck découvre le corps d'Alex(andra) dans sa boignoire, les poignets tailladés. Erika ne croit pas au suicide tout comme l'inspecteur Patrick Hedström chargé de l'enquête. A travers ce polar « true time », on tombe vite dans le roman social et psychologique qui dépeint la vie d'une petite ville suédoise de province : les secrets de famille, les non-dits, le qu'en dira-t-on... Pas vraiment de suspens, mais des personnages bien typés tantôt entiers et intègres et tantôt violents, pervers, alcooliques, égoïstes, ambitieux, soumis...
J'ai beaucoup aimé.



GRANGÉ, Jean-Christophe, La forêt des mânes, Albin Michel, 2009



Jeanne Korowa, juge d'instruction à Paris enquête avec François Taine sur des meurtres particulière­ment sauvages dans des mises en scène macabres.
Son enquête l'entraîne en Amérique latine : Nicaragua, Guatémala, les marais argentins...
Il est question de paléo-anthropologie, de mythologie, de psychanalyse (Freud et son « Totem et Ta­bou »), d'anthropophagie, d'enfant sauvage, d'autisme... C'est aussi l'occasion de se remémorer les juntes et dictatures militaires des années 80 et 90 en Amérique centrale et latine.
Un très bon Grangé ! Très réussi.
RUIZ ZAFÓN, Carlos, Le Jeu de l'ange, Robert Laffont, 2009

(rangé à Roman adultes 8-3 RUIZ ZAFO)

Comme pour « L'Ombre du vent », Ruiz Zafón situe son récit dans la Barcelone des années 20.
David Martin vit les vicissitudes des jeunes écrivains jusqu'au jour où un mystérieux éditeur pari­sien, Corelli, l'engage pour écrire un livre sans précédent en échange d'une très importante somme d'argent.
A l'aide d'une intrigue implacable et superbement tissée comme une toile d'araignée, Ruiz Zafón nous plonge dans une atmosphère lourde teintée insidieusement de fantastique. Il y distille en plus des réflexions philosophiques très profondes qui amènent le lecteur à réfléchir sur la condition hu­maine et sociale.
« Rien n'excite plus la foi et le zèle du dogme qu'un bon adversaire. Et plus il est invraisemblale, mieux c'est ! » (p.307) N'est-ce pas diabolique ?
Le style est impeccable (merci le traducteur) et les dialogues, notamment entre David et Isabella sa jeune secrétaire, sont des plus délicieux : véritable joute verbale.
A lire jusqu'au bout de la nuit...
SANSOM, C.J., Prophétie, Ed. Belfond, 2009


Roman policier historique

Londres 1543 : nous sommes à la veille du mariage d'Henri VIII avec Catherine Latimer qui devien­dra sa 6ème épouse. Matthew Shardlake, sergent royal et avocat, découvre le corps de son ami et collègue Roger Elliard, la gorge tranchée. D'autres meurtres tout aussi bizarres vont suivre...
Shardlake promet à la veuve de retrouver le coupable, mais c'est dans une atmosphère religieuse et troublée qu'il va devoir enquêter. On se perd un peu parmi les réformistes, les réformateurs zélés, les fanatiques, les rigoristes, les apostats, les humanistes, les chasseurs de papistes... En effet, Henri VIII a décidé le retour au catholicisme et personne ne sait plus à quoi croire !
L'avocat bossu va risquer sa vie pour tenir sa promesse et pour trouver ce « serial killer » inspiré par les 7 anges exterminateurs de l'Apocalypse de saint Jean.
Sansom est considéré comme le maître du genre par ses pairs. A raison !



ANGE, (Anne et Gérard GUERO), Le Grand Pays, Tome 1, La légendes des tueuses-démon, Ed. Bragelonne, 2008

Fantasy

Malïn, 14 ans, est condamné au suicide à cause d'une tache bleue apparue sur son corps. C'est la loi!
Enfermé dans la chambre princière, il a 24 heures pour choisir entre le poison et le poignard.
Dans le palais et dans la ville, une terrible épidémie se répand. Malïn sait, pour l'avoir lu dans un vieux manuscrit, que c'est le fait d'un démon. Malïn parvient à s'enfuir et à délivrer Alia, promise au futur Immuable Makantha. Tous les deux partent à la recherche des Tueuses-Démon, les seules à pouvoir sauver son pays.
Récit initiatique, haletant, plein de luttes de pouvoir, de trahisons et de vengeances.
TEULÉ, Jean, Le Magasin des Suicides, Julliard, 2007


« Personne n 'a jamais souri dans la famille Tuvache. » Pourtant, Alan, le petit dernier, sourit, ce qui a le don d'exaspérer ses parents, Lucrèce et Mishima. « Et surtout ne sourit plus ! Tu veux faire fuir la clientèle ? » A l'enseigne du Magasin des Suicides, c'est « Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort. » D'ailleurs, chez les Tuvache, on ne dit pas « au-revoir » mais « adieu ».

Ce petit chef-d'œuvre d'humour noir, surréaliste, disjoncté, absurde, ubuesque... offre une très agréable bouffée d'oxygène qui rafraîchit l'esprit.


TEULÉ, Jean, Le Montespan, Julliard, 2008


Année 1623, siècle de Louis XIV : Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan se marie à Françoise de Rochechouart de Montemart, dite Mademoiselle de Tonnay-Charente.
Les jeunes époux profitent de toutes les joies du siècle et surtout des cercles de jeu où ils dilapident de façon insouciante leurs biens au point d'être criblés de dettes. Françoise est vite repérée par le Roi qui en fait sa favorite et sa maîtresse au grand dam du marquis de Montespan. Mais le cocu ma­gnifique ne désarmera pas face aux propositions royales - honneurs et prébendes - qui l'exhortent à tempérer ses réactions à l'encontre du roi. Roman très agréable à lire si l'on apprécie le langage lé­ger, fripon, frivole, gaillard, égrillard, paillard... de l'auteur. Plaisir d'une soirée !
RANKIN, Ian, Cicatrices, Une enquête de l'inspecteur Rebus, Editions du Masque, 2007


C'est la 14ème enquête de John Rebus qui appartient au CID de St Leonard's d'Edimbourg.
Rebus est un inspecteur complexe que personne ne connaît vraiment bien.
Le cadavre d'un truand notoire est retrouvé dans sa maison incendiée. John s'est soi-disant ébouillanté les mains : difficile de téléphoner, de boire, de fumer et de conduire avec des mains ban­dées. Siobhan (prononcez Shi Wann), sa collègue, va lui « tenir la main ». Deux adolescents, dont le neveu de John, sont abattus dans une école par un ancien du SAS auquel Rebus n'est pas étranger. Pourquoi ce geste? Quel est le mobile ?
Drogue, trafic d'armes, jeunes délinquants, une goth... et même l'armée qui s'en mêle !
Rebus se révèle peu à peu et met des gants, au propre mais pas au figuré... !
Petit polar pépère à la 1ère vitesse et puis tout s'enchaîne et s'imbrique : Rankin met le turbo.
Très plaisant !
GRIMBERT, Philippe, La mauvaise rencontre, Grasset, 2009


Loup, le narrateur, et Mando se rencontrent au parc Monceau quand ils étaient enfants.
Une réelle amitié se crée entre eux : enfants, ados, adultes...
Mais Loup est un spécialiste des rendez-vous manqués : avec Mando d'abord à qui il fait faux bond pour l'accompagner à la colo; avec Nine, sa tante qu'il considère comme sa deuxième maman; avec Gaby, une vieille dame, flambeuse invétérée...
Loup ratera-t-il le dernier rendez-vous avec Mando ?
Très belles descriptions, un style, un peu de psy et des introspections.
(Grimbert est psychanalyste)
Plaisir de lire et puis des souvenirs de jeunesse communs. Nostalgie ?
INDRIDASON, Arnaldur, La femme en vert, Métailié, 2006


Dans la banlieue de Reykjavik, un bébé mâchouille un os humain que son frère a trouvé. On déterre le squelette d'une personne morte durant la dernière guerre. Quelle importance de l'identifier après si longtemps. Des archéologues s'en mêlent. Le commissaire Erlendur veut néanmoins savoir et il enquête avec l'aide d'Elinbor et de Sigurdur Oli.
Pas un polar, mais une simple enquête qui donne prétexte à Indridason de décrire des drames hu­mains : les problèmes d'Erlendur avec sa propre fille, Sigurdur Oli qui ne sait pas s'il veut épouser Bergthora et puis... une chasse aux revenants : une fiancée qui se serait jetée d'une falaise à l'époque du cadavre, l'histoire d'une famille qui vivait des violences conjugales, un soldat américain amou­reux, une femme en vert...
A travers ce récit noir qui réveille nos consciences, on découvre la froide Islande.


INDRIDASON, Arnaldur, Hiver arctique, Métailié, 2009


Janvier glacial à Reykjavick. Le corps d'un garçon de 12 ans est retrouvé mort au pied d'un im­meuble de la banlieue. Il a reçu un coup de couteau dans le foie. Sa mère est thaïlandaise : crime ra­ciste ? On retrouve avec plaisir le commissaire Erlandur, les enquêteurs Elinborg et Sigurdur Oli comme dans « La femme en vert ». (mêmes auteur et éditeur, 2006)
Il est encore ici question de l'Islande, pays froid mais aussi fermé à l'intégration des émigrés et à la multiculturalité. C'est un polar social et psychologique dans lequel Erlandur se pose beaucoup de questions existentielles : célibat, drogue, racisme, extrémisme, éducation, école...
« La vie était un enchevêtrement de hasards dénués de toutes règles, des hasards qui gouvernaient l'existence des gens, comme ces tempêtes qui s'abattaient sans prévenir, faisant morts et blessés. » (p.331)
Plaisir de lire.
LOEVENBRUCK, Henri, Le rasoir d'Ockham, Flammarion Thriller, 2008


Des meurtres en série, une société secrète surgie du passé, des pages mystérieusement disparues du manuscrit du XIIIè s. de Villard de Honnecourt...
Compagnonnage , ésotérisme, hermétisme ...
Ari est un analyste atypique des Renseignements généraux et spécialisé dans les sectes. Appelé par le meilleur ami de son père décédé, Ari est mêlé à l'enquête du premier meurtre. L'ami de son père est retrouvé mort, nu, le crâne percé et le cerveau aspiré... ! Que voulait lui révéler ce vieil ami ?
Et pourquoi tente-t-on de l'écarter de l'enquête ?
Thriller passionnant à la manière de Thilliez et de Coben !
LEON, Donna, Requiem pour une cité de verre, Calman-Levy, 2009


C'est la 15ème enquête de l'atypique commissaire Guido Brunetti et toujours dans Venise la Sérénis­sime et ses environs. On retrouve la professoressa Paola, l'épouse de Brunetti ; Vianello, l'adjoint complice ; la talentueuse et rentable Elettra, secrétaire du vice-questeur, le dottore Patta...
Suite à des menaces de mort proférées par De Cal, propriétaire d'une « vetreria », une verrerie de Murano, Brunetti se lance dans une enquête pas très légale. Ecologie, risque de pollution, ma­gouilles politiques, une mort suspecte... et petit cours sur la fabrication des célèbres verres de Mura­no.
C'est toujours un réel plaisir de retrouver l'ambiance toute vénitienne décrite par Donna Leone : on mange, on boit comme les Vénitiens, on partage leurs craintes et leurs soucis pour leur ville, pour l'avenir de leurs enfants, on navigue sur le Grand Canal et dans la lagune... Bref, on vit à Venise quelques heures ! Un petit moment de bonheur !



GAVALDA, Anna, Je l'aimais, Le Dilettante, 2002


Chloé est en plein désarroi : Adrien, son mari, vient de la quitter, elle et ses deux petites filles, sans qu'elle n'ait rien senti venir. Pierre, le père d'Adrien et donc beau-père de Chloé, emmène belle-fille et pe­tites filles à la campagne. Pierre est considéré par la famille comme un être indifférent, froid, distant et parfois lâche. Il n'en veut d'ailleurs pas à son fils qu'il comprend parce que, lui, a osé fran­chir le pas de la séparation et partir avec la femme qu'il aime.
Et en une nuit de dialogue intensif, Pierre raconte à Chloé ses rencontres avec la femme qu'il a pro­fondément aimée, Mathilde, rencontrée à Tokyo. Lui s'estime lâche parce qu'il n'a pas osé quitter épouse et enfants pour la femme qu'il aimait et qui l'aimait. Le dilemme amoureux... Regrets ?
Mais la leçon qu'il veut donner à Chloé à travers son expérience personnelle, c'est que la vie est plus forte que tout et qu'il faut savoir rebondir.
C'est un récit court construit sur une joute verbale, espèce de huis clos entre Pierre et Chloé où tan­tôt reproches, tantôt compréhension, tantôt sentiments font que l'on rentre dans l'histoire.



ASPE, Pieter, Le carré de la vengeance, Albin Michel, 2008


Première enquête du commissaire Van In, la quarantaine, atypique, caustique, pas très orthodoxe, ni diplomate, fumeur et buveur de Duvel invétéré.
Un casse dans la bijouterie De Groof à Bruges et c'est parti... Certains ont d'ailleurs des choses à ca­cher et voudraient enterrer l'affaire. Mais c'est sans compter sur le Commissaire Van In, le brigadier (gay) Versavel et la très séduisante et jeune substitut Hannelore Martens.
Si j'avais été perplexe lors de la lecture de la 2ème enquête « Chaos sur Bruges » (voir fiche), je suis entré dans « Le carré de la vengeance » par la grande porte dès le premier chapitre.
Van In est à Aspe ce que Brunetti est à Donna Leone, ce que Adamsberg est à Vargas et ce que Wal­lander est à Mankell.
Plaisir de lire.



ASPE, Pieter, Les masques de la nuit, Albin Michel, 2009


Et c'est reparti pour une troisième enquête avec le commissaire Van In, la substitut Hannelore Mar­tens, le brigadier Versavel et les autres.
Une petite-fille découvre un tibia humain dans la banlieue de Bruges.
Ballets roses, prostitution, corruption, collusions dans la « haute »...
Le personnage Van In devient de plus en plus sympathique et plus humain grâce à Hannelore.
Complicité et intimité.
Plaisir de lire !
BARBERY, Muriel, Une gourmandise, Gallimard, 2000


Ce grand critique culinaire est à la veille de sa mort mais peu lui chaut; ce qu'il veut, c'est retrouver une saveur d'enfance ou d'adolescence. Et il cherche dans ses souvenirs.
Plus que le portrait de cet ignoble personnage qui a passé sa vie à faire et à défaire les plus grandes réputations gastronomiques, c'est la verve de l'auteure. On se délecte de cette langue qui cisèle l'uni­vers des sensations olfactives: fragrance, effluve exquis, arôme, bouquet, exhalaison... !
Les mots, les phrases titillent nos papilles cérébrales. C'est la chère qui s'est fait verbe. C'est goûter au nectar, à l'ambroisie. C'est un hymne à la langue. Bref, un livre qui se déguste.
« Déguster est un acte de plaisir, écrire ce plaisir est un fait artistique » 



LOUKIANENKO, Sergueï, Les sentinelles de la nuit, Ed. Albin Michel, 2006


Moscou 1998, Anton s'apprête à réaliser sa 1ère opération en affrontant un couple de jeunes vam­pires. Anton est un « Autre », doté de pouvoirs magiques. Il est une sentinelle de la nuit parce qu'il a choisi d'intégrer le clan des « Clairs », celui de la Lumière. De l'autre côté, il y a les sentinelles du jour, les « Sombres ». Chaque camp se doit de protéger le fragile équilibre entre le bien et le mal et ainsi éviter que le monde des humains ne tombe dans le chaos.

Subtil cocktail de fantastique (vampires, lycanthropes, sorciers, mages...), de science-fiction (im­pression de vivre dans un monde futur) et de fantasy (fréquents passages dans l'autre monde : la Pé­nombre), ce récit aux rebondissements permanents nous plonge dans une atmosphère manichéenne.

A suivre :
Les sentinelles du jour (2007)
Les sentinelles du crépuscule (2008)


LOUKIANENKO, Sergueï, Les sentinelles du jour, Ed. Albin Michel, 2007
et
LOUKIANENKO, Sergueï, Les sentinelles du crépuscule, Ed. Albin Michel, 2008


> Voir le compte-rendu : « Les sentinelles de la nuit » tome 1

Les « Clairs » et les « Sombres » s'opposent toujours mais l'équilibre du monde doit continuer.
Ils s'accusent mutuellement d'avoir contourner les lois et d'être responsables de la mort de certains d'entre eux. Il faut alors faire appel à l'Inquisition : des juges neutres qui doivent déterminer les res­ponsabilités des uns et des autres. (tome 2)

Nouveau problème : un « Autre » a décidé de transformer des terriens en « Autres », ce qui est im­pensable et contraire à la loi. Guesser, le supérieur des Clairs et Zabulon, celui des Sombres chargent Anton et Edgar d'enquêter. Clairs et Sombres vont devoir collaborer... L'Inquisition suit « l'affaire » de très très près... (tome 3) Beaucoup d'actions et de suspens !!!
LOUKIANENKO, Sergueï, Les sentinelles de la nuit, Ed. Albin Michel, 2006


Moscou 1998, Anton s'apprête à réaliser sa 1ère opération en affrontant un couple de jeunes vampires. Anton est un « Autre », doté de pouvoirs magiques. Il est une sentinelle de la nuit parce qu'il a choisi d'intégrer le clan des « Clairs », celui de la Lumière. De l'autre côté, il y a les sentinelles du jour, les « Sombres ». Chaque camp se doit de protéger le fragile équilibre entre le bien et le mal et ainsi éviter que le monde des humains ne tombe dans le chaos.

Subtil cocktail de fantastique (vampires, lycanthropes, sorciers, mages...), de science-fiction (impression de vivre dans un monde futur) et de fantasy (fréquents passages dans l'autre monde : la Pénombre), ce récit aux rebondissements permanents nous plonge dans une atmosphère manichéenne.

A suivre :
Les sentinelles du jour (2007)
Les sentinelles du crépuscule (2008)
ASPE, Pieter, Chaos sur Bruges, Albin Michel, 2008



Une conversation privée dans une boîte de nuit, le meurtre d'un allemand sur le Burg de Bruges, la statue de Guido Gezelle qui explose, un juge d'instruction véreux, le bourgmestre menacé... et c'est (re)parti pour une enquête du commissaire Pieter Van In, alcoolique et fumeur invétéré. Van In va devoir investiguer dans les arcanes du pouvoir et des gros investisseurs.
Heureusement, il y a Guido Versavel, son adjoint, et surtout Hannelore Martens, la jolie substitut amante de Van In, qui donnent une consistance à ce récit pas toujours facile à comprendre.
Récit à la belge et donc compliqué : ellipses, sous-entendus qui m'ont obligé à revenir deux ou trois fois en arrière pour savoir qui est qui et les relations des uns et des autres.
Son juron « Benson im Himmel » a de quoi exaspérer mais on aura une explication à la page 225.
C'est au fil du récit que vient le plaisir de lire et que le commissaire Van In devient un peu plus sympathique et humain. Cela me donne envie de découvrir l'enquête précédente « Le carré de la vengeance ».
PS : on y parle encore en francs belges...


QUIRINY, Bernard, Contes carnivores, Ed. Du Seuil, Nouvelles, 2008


Une jeune femme qui se laisse éplucher et boire comme une orange...
Un évêque qui possède deux corps...
Un employé sensible aux captations auditives de ses semblables...
Quiproquopolis ou comment parlent les Yapous...
Des jeux de miroirs amoureux...
Un gaudiophone qui s'emballe...
... tel est l'univers dans lequel cet auteur belge nous entraîne!

C'est un véritable régal que ces « contes carnivores ». C'est comme un trou normand au milieu d'un long repas, ça repose, ça rafraîchit : humour, imagination débridée, surréalisme fantastique... le tout dans une langue finement ciselée.
A consommer jusqu'à satiété !



POLET, Grégoire, Chucho, Ed. Gallimard 2009


Chucho, 11 ans et fils de personne, vit dans un quartier populaire de Barcelone. Gosse des rues et rabatteur à son compte, Chucho évolue dans le milieu interlope d'un mac et de prostituées. Ses Nike toutes neuves et toutes blanches lui donnent l'impression de s'envoler. Maquereau en herbe, il a organisé une rencontre entre l'allemand Hans et la Polaka, retrouvée morte. Pendant 24 heures, il va s'accrocher à son rêve : partir avec Hans à New York. Hans lui a promis.

« Chucho », c'est une petite histoire de l'enfance pauvre évoquée sans mièvrerie et sans misérabilisme sur fond d'une Barcelone peinte par petites touches dans une écriture très agréable.



NEVILLE, Katherine, Le huit, Ed. Le cherche midi,


En 782, huit Maures apportent un magnifique jeu d'échecs en cadeau à Charlemagne. Après avoir découvert qu'il est magique, l'empereur décide que le jeu sera enterré dans l'abbaye de Montglane dans les Pyrénées.
En 1790, l'abbesse de Montglane décide de déterrer le jeu et d'en disséminer les pièces afin qu'il ne tombe pas aux mains de ceux qui en ont connaissance.
En 1973, Catherine Velis, informaticienne américaine, est chargée d'aller acheter des pièces du jeu dans le Maghreb.
Selon la légende, le jeu de Montglane permettrait à celui qui en découvrirait la formule de devenir l'égal de Dieu.
Ce roman historico-rocambolesque évoque Charlemagne, Richelieu, Catherine II, Rousseau, Voltaire, Talleyrand, Robespierre, Marat, Napoléon, Newton, Euler… Le lecteur se retrouve tantôt dans l'Amérique et le Maghreb contemporains, tantôt en Russie, en France, en Angleterre, en Espagne…
Deux récits s'entremêlent : celui qui se passe en 1792 (en pleine révolution française) et celui de la quête de Catherine en 1972. Les deux récits se rejoignent et se répondent tout au long du roman.
Rocambolesque parce que l'auteure prend beaucoup de liberté avec l'Histoire et avec la réalité.


On prend plaisir à lire "Le huit" et l'auteur ne tente jamais de nous persuader qu'il s'agit d'autre chose que d'une fiction. Il faut juste être prêt à lire les 960 pages…
On ne bassine pas le lecteur avec de longues parties d'échecs et il n'est pas indispensable de connaître les règles du jeu.

Ce roman a été publié aux Etats-Unis en 1988 et traduit en français en 2002 chez Le cherche midi, puis chez Pocket en 2004. Vingt ans plus tard, Katherine Neville a enfin sorti la suite avec "Le feu sacré" en 2009 aux éditions Le Cherche Midi.
GATTÉGNO, Jean-Pierre, J'ai tué Anémie Lothomb, Calmann-Levy, 2009


Antoine Galoubet est un écrivain ignoré des médias et du public. Personne ne lui demande de dédicace alors que des gens se pressent chez ses confrères. Antoine est un génie méconnu de la littérature (enfin, il le pense).
En rentrant d'une séance de dédicaces pour s'enfermer seul dans le chalet de son éditrice et écrire son prochain roman, il découvre une voiture sur le bord de la route. A l'intérieur gît Anémie Lothomb, l'écrivaine à succès, tuée par balle. Antoine travaille toujours par impulsion et improvisation. Il va donc emporter le corps et l'enterrer dans une clairière. Il signale son "kidnapping" à la presse sous le pseudo de S/Z 13-06. Malheureusement, l'opposé de ce qu'il espérait arrive et l'on sourit des maladresses d'Antoine.
Mais, à travers cette satire, c'est le monde des "Lettres" – écrivains, éditeurs, journalistes…– qui est analysé de façon grave et réaliste : notoriété et talent, littérature et romans à succès…
Au fait, à quoi tiens le succès d'un livre ?
J'ai beaucoup aimé le style, l'écriture, l'histoire, les personnages, les réflexions…
En parlant d'A. Lothomb. (p. 53 : clin d'œil !)"Qu'elle disparaisse n'est peut-être pas une mauvaise nouvelle pour la littérature"


ZAFŌN, Carlos Ruiz, L'ombre du vent, B. Grasset, 2005


Il est des livres dans lesquels on entre d'emblée comme on entre en religion. "L'ombre du vent" en est : "C'est comme monter au ciel sans avoir besoin de mourir" [Zafon].
Sempere, le père du narrateur tient une boutique de livres anciens, rares et d'occasion. Il emmène son fils Daniel dans un lieu mystérieux de Barcelone : le Cimetière des Livres Oubliés. Daniel doit y "adopter" un livre parmi des centaines de milliers.
"Ce lieu est un mystère, Daniel, un sanctuaire. Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L'âme de celui qui l'a écrit et l'âme de ceux qui l'ont lu; ont vécu et rêvé avec lui. Chaque fois qu'un livre change de mains, que quelqu'un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort."
C'est ainsi que le jeune Daniel choisit par hasard (fatum ? fortuna ?) "L'ombre du vent" de Julien Carax (auteur inconnu, méconnu) qui va l'entraîner dans une quête faite d'un labyrinthe de mystères qui vont s'imbriquer les uns aux autres à la manière des "matriochkas".
C'est un récit initiatique, fantastique, surréaliste… Tout au long du récit, on se laisse bercer par le style touchant, le lexique, les métaphores, les descriptions pointues, les personnages haut en couleur… bref, un régal !


Quelques phrases tirées du livre… !

"Les livres sont des miroirs et l'on n'y voit que ce que l'on porte en soi-même."

"Quelqu'un a dit un jour que se demander simplement si on aime est déjà la preuve qu'on a cessé d'aimer."

"Nous existons tant que quelqu'un se souvient de nous."

"Il faut toujours que les gens qui n'ont pas de vie se mêlent de celle des autres."

(…)



LEHANE, Dennis, Un pays à l'aube, Rivages/Thriller, 2009

Pas le couple Kenzie-Gennaro, pas un nouveau Shutter Island, ni un Mystic River... même pas un thriller mais un superbe roman à la « Ragtime ». Cette brique de 760 pages au papier bible peut décourager certes mais une fois ouvert, on ne le ferme plus.

La Grande Guerre se termine en Occident mais nous sommes aux Etats-Unis, un peu partout, surtout à Boston. Trois hommes vont se croiser : Babe Ruth, joueur légendaire de base-ball; Luther Laurence, un jeune noir, ouvrier, domestique et Danny Coughin, policier fils de policier.

C'est une grande fresque historique, économique, sociale et politique : crise économique, chômage, inflation, luttes syndicales, mouvements communistes et anarchistes (Trotskistes, Léninistes, Galléanistes, Bolcheviques...), ségrégation raciale, alcoolisme, terrorisme, magouilles, corruption, drogue, pressions, répressions, infiltrations, pandémie de grippe espagnole...
J'ai trouvé ce roman sublime : à la fois lyrique et intimiste avec des personnages extrêmement bien typés pour lesquels on ne peut pas ne pas avoir d'empathie.




Cuisinière Wallonne, Ed. Stéphane Bachès, 2008


Qui peut affirmer qu'on ne peut pas lire une livre de recettes de cuisine comme on lit un roman ?
C'est un réel plaisir que d'avoir en main, feuilleter, lire, saliver, et mijoter dans sa tête les recettes présentées dans ce livre. C'est comme retrouver le cahier de cuisine de sa grand-mère perdu et retrouvé dans un grenier qu'on doit vider, calligraphié à la plume et avec application dans un vieux carnet un peu abîmé par les doigts qui l'ont si souvent consulté pour se rappeler comment on fait; un peu moisi par les vapeurs, les arômes, les effluves, les bouquets des plats mijotés avec amour.
Loin de la chimie expérimentale de la cuisine actuelle, on se plonge et se replonge dans l'alchimie simple des repas et des recettes d'autrefois, celle de notre région : le vrai café liégeois, les gosettes aux pommes de Margot, le lapin au vin rouge, la soupe aux chicons, la cocotte de poulet aux choux de Bruxelles, l'omelette des grands jours aux jets de houblon... Ces 63 pages sont un régal pour les yeux, l'esprit et après ... le palais. L'éditeur propose d'ailleurs d'autres « cuisinières » régionales : auvergnate, alsacienne, périgourdine, bourguignonne, réunionnaise ...

A voir sur : www. editionstephanebaches.com
Bon appétit !



MANKELL, Henning, Le cerveau de Kennedy, Ed. du Seuil, 2009


"Voici Louise Cantor à l'automne 2004, voilà sa vie, noir sur blanc, ou plutôt rouge sur noir, l'association de couleurs habituelles des fragments d'urnes que nous déterrons du sol grec. Louise Cantor a cinquante-quatre ans, elle n'a pas peur quand elle regarde son visage ou son corps dans un miroir. Elle est encore séduisante, pas encore vieille, les hommes la regardent, même s'ils ne se retournent pas sur elle. Et elle ? Que regarde-t-elle ?" (p.19)
Louise, l'archéologue d'Argos", rentre en Suède pour un séminaire. C'est l'occasion de revoir son fils Henrik, son enfant unique de 25 ans, mais "ce 17 septembre, Louise fut précipitée corps et âme dans un gouffre sans fond."
Elle découvre le corps de son fils mort dans son lit. Pour la police, c'est un suicide. Mais, pourquoi Henrik se serait-il suicidé ? Elle n'y croit pas. L'archéologue Louise va alors tenter de reconstituer fragment par fragment les dernières années de la vie de son fils qu'elle croyait si bien connaître et qui devient une énigme pour elle. Grèce, Suède, Australie, Espagne (Barcelone), Mozambique (Maputo)… A travers la quête de Louise, Mankell exprime sa colère contre le cynisme du monde occidental face au lent naufrage de l'Afrique rongé par le sida.
Style, incisif, phrases courtes, j'ai beaucoup aimé.


Mankell abandonne ici Wallander, son héros (ou anti-héros, comme il dit), pour dénoncer le scandale africain auquel l'Occident est indifférent. Dans "La lionne blanche", on sentait cette passion que l'auteur avait pour l'Afrique.
"Le regard de Mankell s'anime dès qu'il évoque l'Afrique et les laissés-pour-compte. Il a le mérite de rester fidèle à ses convictions humanitaires (et humanistes). Préoccupé par le sort des pays sous-développés et la corruption politique du vieux continent, Henning Mankell se définit comme un Européen mais séjourne sept mois par an au Mozambique" peut-on lire dans "Entretien" in "Special Polar", Magazine "Lire", avril 2007
Un auteur : Qiu Xiaolong

Qiu XIAOLONG, Le très corruptible mandarin, L.Lévi, 2006,


A l'heure des jeux à Pékin et de tous les dossiers que l'on peut lire dans la presse sur la Chine, il faut lire les romans de QIU XIAOLONG.
Parti aux Etats-Unis, il est professeur à l'Université de Saint-Louis. Sympathisant du mouvement démocratique chinois, il y est interdit actuellement de séjour.

A travers ses romans, on suit les enquêtes de l'inspecteur Chen, traducteur et poète à ses heures. A travers son héros, Qiu nous fait découvrir la vie quotidienne du Chinois moyen : ce qu'il mange, comment il vit, où et comment il se loge, les traditions, le pouvoir du parti, les magouilles (Chen est très probe !). Si ses enquêtes sont agréables à lire, c'est un autre monde que l'on découvre : c'est la vraie Chine… pas celle que la Chine a voulu montrer à travers les jeux; les choses que le pays et ses dirigeants veulent cacher à l'Occident
Si Xiaolong est poète, son héros Chen l'est aussi et ses enquêtes sont truffées de haïkus (que je comprends très rarement, tant cette poésie me semble ésotérique).

A lire absolument : (aux Ed. Points/Policier)
"Mort d'une héroïne rouge."
"Visa pour Shanghai."
"Encres de Chine;"
"Le très Corruptible mandarin."
"De soie et de sang." (2007)
COBEN, Harlan, Promets-moi, Ed. Belfond, 2007

Myron Bolitar mène à nouveau l'enquête, aidé de Win. Myron a promis à la fille d'un couple de ses amis de lui venir en aide où que ce soit et n'importe quand pourvu qu'elle ne rentre pas d'une soirée avec un copain qui a bu.
Myron tient sa promesse mais Aimée disparaît et c'est lui qui l'a vue pour la dernière fois !
Nouvelle promesse aux parents d'Aimée de la retrouver coûte que coûte.

Rien à redire, c'est du Harlan Coben : bien ficelé, suspens, de légers frissons... mais rien de diabolique !



La saga de Stephenie MEYER (voir film "TWILIGHT")

MEYER, Stephenie, Fascination, Hachette 2007, Vol 1


Stephenie Meyer (née Morgan le 24 décembre 1973) est une auteur américaine. Elle est l'auteure du best-seller "Saga Fascination" pour jeunes adultes, qui tourne autour de la relation de la mortelle Bella Swan et du vampire Edward Cullen. Stephenie a vendu plus de 18 millions de copies de la Saga Fascination dans 37 pays,et plus de 8,5 millions de copies uniquement aux Etats-Unis. (Wikipédia)

Suspens assuré, émotions, écriture (traduction) agréable... et romantisme tout plein.
C'est écrit pour des ados (comme Harry Potter), ça n'empêche pas que les adultes apprécient.
(C'est très réductif quand on annonce «pré-adultes» comme public visé.)
J'ai beaucoup lu sur les «vampires», mais ces romans sont vraiment innovants et dépoussièrent un peu leur image : pas de croix, pas d'ail, pas de pieu en plein cœur, pas de miroir sans reflet...
Ce n'est pas de la grande littérature mais le rythme du récit est prenant. J'ai beaucoup apprécié : la preuve, j'ai dévoré les 3 tomes suivants d'affilée : "Tentation", "Hésitation", "Révélation".


MEYER, Stephenie, Tentation, Hachette 2007, Vol 2

Et le suspens continue... Petite séparation de Bella et d' Edward et une rencontre avec des lycanthropes (hommes-loups ou loups-garous), ennemis jurés des "suceurs de sang".
Bella est entre deux camps... ! Dilemme pour Bella ! Va-t-elle tenter de sauver Edward ?
Excellent aussi la rencontre avec la famille Volturi, la branche italienne des vampires, la plus ancienne. Bella, la mortelle, va se découvrir un don !
Attention Victoria, la vampire, est toujours vivante et continue la traque de Bella...


MEYER, Stephenie, Hésitation, Hachette 2007, Vol 3

Et la saga continue. Ne comptez pas sur moi pour dévoiler quoi que ce soit mais...
... le dilemme s'accentue pour Bella : non plus deux mais trois possibilités
1. rester humaine OU devenir vampire ?
2. Edward le suceur de sang OU Jacob le clébard ?
3. mariage ou pas mariage ... mais avec qui ?
Pauvre Charlie dans tout ça, qui ne voit rien, qui ne comprend rien !
Franchement, Bella devient exaspérante et elle se prend pour Catherine Earnshaw dans "Les Hauts du Hurlevent" (Wuthering Heights) de Emily Brontë.
Ca tourne au sentimentalisme un peu trop puritain par moment (à mon goût) mais l'auteur serait une mormon... ! Jalousie quand tu me tiens... (Jalousie ? un orgueil blessé !)
Très belle légende des loups-garous lors de la veillée.


MEYER, Stephenie, Révélation, Hachette 2008, Vol 4

Dernier "volet" de la série auquel on ne peut échapper… le meilleur, paraît-il, et je suis de cet avis.
Excellent, mais moi je ne vous révélerai rien.

A voir, à la fin du livre, un index qui reprend toutes les familles de vampires pour ne pas s'y perdre !

Un seul détail, le dernier chapitre s'intitule : "Tout est bien qui finit bien !" Qui en aurait douté ?
CLAUDEL, Philippe, Le rapport de Brodeck, Roman Stock, 2007, Prix Goncourt des Lycéens, 2007


Brodeck, jeune homme, est forcé par tous les hommes de son village perdu dans la campagne, fermé sur lui-même à rédiger un "rapport" concernant la disparition de l'étranger l'"Anderer".
Ce roman que j'ai beaucoup aimé m'a rappelé l'ambiance et l'écriture des romans de Giono et celui d'Adamek dans "La fête interdite". Aucune indication de lieu ni de moment, on (je) suppose que c'est en Hongrie, à la suite d'une guerre (laquelle ?) et le texte est truffé de mots et d'expressions à consonances allemandes (traduites la plupart du temps). Dureté de la vie mais aussi poésie se mélangent. Vraiment un plaisir de lecture. On se retrouve en même temps dans le réel et l'inconnu et on se prend d'affection pour le héros Brodeck.


KHADRRA, Yasmina, Les sirènes de Bagdad, 2006, Julliard

Je viens de terminer "Les sirènes de Bagdad", troisième volet de la trilogie de Yasmina KHADRA. Après "Les hirondelles de Kaboul" (Afghanistan) et "L'attentat" (Israël), Y. Khadra nous emporte à Beyrouth, puis en Irak, après l'arrestation de Saddam Hussein.
Dans ses romans, l'auteur observe, décrit le dialogue de sourds opposant l'Orient et l'Occident.
Loin de vouloir nous convaincre que les uns ont raison et les autres forcément tort, Yasmina nous fait découvrir, à travers ses héros qui se cherchent, le choc des cultures. Il ne prend pas position, il laisse au lecteur la liberté de se faire sa propre idée, d'essayer de comprendre les comportements des uns et des autres, d'oublier de voir l'autre à travers le prisme de sa propre culture.
Dans les "Hirondelles de Kaboul", c'est surtout le style qui m'a enthousiasmé : un vocabulaire très riche (Yasmina écrit en français) qui m'a fait de nombreuses fois compulser le dico, les comparaisons, les métaphores… Dans "L'attentat", c'est l'histoire d'un médecin palestinien, naturalisé israélien, qui apprend que l'auteur de l'attentat qui a tué un certain nombre de personnes dont beaucoup d'enfants est l'œuvre de son épouse et il ne comprend pas.

Mais, c'est dans "Les sirènes de Bagdad" que Yasmina se lâche complètement. Il décrit comment un jeune adulte, calme, équilibré, sensé, vivant dans un petit village retiré peut devenir un révolté prêt à offrir sa vie pour venger l'offense subie par les Occidentaux et les Américains.
L'écriture est sublime et le récit passionnant. Le narrateur "je" entraîne le lecteur à entrer dans la peau et dans la tête d'un arabe, de vivre et de comprendre sa culture.
Ne pas comparer, ne pas juger, ne pas critiquer, ne pas vouloir essayer de tout comprendre, mais seulement accepter l'autre tel qu'il est avec ses différences.


Du même auteur :
"Les hirondelles de Kaboul"
"L'attentat"


FALCONES, Ildefonso, La cathédrale de la mer, 2008, R.Laffont

Peut-être êtes-vous de ceux qui ont lu et aimé "Les piliers de la terre" de Ken FOLLETT !
Alors, vous aurez le même plaisir à lire "La cathédrale de la mer"
Le roman se passe en Catalogne et plus précisément dans la vieille ville de Barcelone au XIVème S. J'ai lu cette brique de 614 pages en même pas trois jours. J'ai retrouvé dans ce roman historique le même plaisir et la même fascination que pour "Les piliers de la terre".
Même principe d'écriture : on va de dégradation de situations en amélioration, cela rebondit tout le temps. On accompagne le (les) héros et on s'y identifie de chapitre en chapitre. On veut connaître la suite tout en retardant le moment de fermer le livre. De plus, cela se passe à Barcelone. Plaisir !



VARGAS, Fred, Un lieu incertain, Viviane Hamy, 2008


Vargas, c'est 5 millions d'exemplaires vendus.
Vous avez dit « Polar ? », Fred est une de ces "chéries" incontournables de la série noire.
Celle qui a écrit : « Ceux qui vont mourir te saluent. », « Debout les morts », « Sans feu ni lieu », « Pars vite et reviens tard », « Dans les bois éternels »... revient dans « Un lieu incertain » avec le commissaire Adamsberg et ses acolytes. Enquête évidemment, mais le crime est insolite. Adamsberg revient d'un colloque à Londres où il a pu découvrir 17 chaussures avec leur pied devant un cimetière. Rentré à Paris, c'est le corps d'un homme explosé en mille morceaux qui est au départ d'une enquête. Adamsberg va se retrouver bientôt au pied des Carpathes, non loin de la frontière bulgare, là où il est question de vampires...



LENOIR, Frédéric, L'oracle della Luna : le tragique et lumineux destin de Giovanni Tratore, Albin Michel, 2006



Quel plaisir de se plonger dans ce roman (présenté comme un thriller ????) historico-religieux.
Si ce roman a tout de la fiction « aventures, amours, sentiments, sens de la vie... », il oblige à se poser ou à se reposer de nombreuses questions philosophico-religieuses. C'est ainsi que Platon, Aristote, Thomas d'Aquin, Judaïsme, Islam, Christianisme, Orthodoxie, Luther, Calvin, déviances de la papauté... sont ainsi mêlés au cœur du XVIè siècle. Il est question de Ficin, de Pic de la Mirandole, des moines du mont Athos, de soufis, de la Kabbale, du Talmud, de cénobites, d'anachorètes, d'higoumènes, de moines gyrovagues, de skites, de thaumaturges, des chevaliers de Malte...
Le héros, Giovanni, a pour mission de faire parvenir au pape un manuscrit qui doit révéler des informations astrologiques sur ..., mais..., rencontres, initiations, amours, pirates, forces occultes et malveillantes pourront-ils lui permettre d'accomplir sa mission ? A travers les aventures de Giovanni en Italie (Calabre, les Abruzzes et Venise), en Crète, en Grèce, en Algérie, à Chypre... sur terre et sur mer, on fait un voyage initiatique à travers la philosophie, les religions, la vie.... Quelle tolérance chez les différents personnages. Après ces plus de 700 pages de lecture, j'ai envie de relire « Le banquet » de Platon et de réfléchir sur le « Libre Arbitre » et le sens de la vie. Plaisir que je voulais partager. Ce roman a reçu le "Prix des lecteurs 2008" dans Le Livre de Poche (n° 37281)



GERMAIN, Sylvie, L'inaperçu, Albin Michel, 2008

C'est l'histoire d'une famille dominée par un patriarche autoritaire. Pierre, sorte d'ange gardien, vient se greffer sur la tribu. Quand il disparaît, tous se rendent compte de l'importance qu'il avait.

L'histoire en elle-même ne m'a pas emballé, trop féminine, trop psy mais le style et l'écriture m'ont donné beaucoup de plaisir.
Sans doute, ce roman touchera plus le cœur des lectrices ?



GRANGÉ,Christophe, Miserere, Albin Michel, 2008

Après avoir lu : «Le vol des cigognes», «Les rivières pourpres», «Le concile de Pierre», «L'empire des loups», «La ligne noire», «Le serment des limbes»; «Miserere», le dernier Grangé m'a laissé quelque peu sur ma faim.

«Ce sont des enfants.
Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.
Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille.
Mais leur pureté est celle du mal.»

Chorale, sopranos, castrats… ce sont les mots clés avec une énigme …, évidemment.
Il m'a fallu du temps pour entrer dans le roman mais c'est du Grangé tout craché. Se lasse-t-on néanmoins ?


VARGAS, Fred, Sous les vents de Neptune, Viviane Hamy, 2004

Je suis un inconditionnel de «Vargas». Je rentre dans ses livres comme on entre en religion. On retrouve évidemment le commissaire Adamsberg et ses «équipiers».
Neptune ? Car il est question du trident mortel d'un tueur mort depuis 20 ans. Tous les ingrédients sont là pour passer un réel plaisir de lecture. Quand on n'a plus de bouquin à se mettre sous la dent, on prend un Vargas et on n'est jamais déçu... c'est comme Mankel... !
J'oubliais de dire «les vents», c'est le Canada... et l'on a presque envie de lire tout haut toutes les expressions typiques de ce français canadien imagé... Pur bonheur !


FOLLETT, Ken, Un monde sans fin, Robert Laffont,2008


Qui n'a pas lu la brique «Les piliers de la terre». du même auteur et tous ses autres romans devenus des bests-sellers ?
Ken Follet n'a pas su résister aux souhaits de ses lecteurs qui réclamaient une suite aux «Piliers de la terre». Mais ce n'est pas une véritable suite... on se retroue bien à Kingsbridge, en Angleterre, mais deux cents plus tard. Nous sommes au XIVème siècle.
Peu importe, on se retrouve plongé dans la même ambiance : beaucoup de personnages principaux qui vivent des aventures extraordinaires, des personnages secondaires qui font que tout bascule dans le malheur ou le bonheur... J'en suis à la moitié (sur 1280 pages !) et j'ai peur de continuer tant je m'identifie à certains personnages qu'on ne peut pas ne pas estimer ou haïr ! On anticipe ainsi les magouilles, les ambitions, les valeurs humaines des uns, les bassesses des autres... Mais quel cours sur la vie au moyen-âge ... ! Merci professeur Follet !
Désolé, mais je retourne à ma lecture que j'ai quittée à un moment capital... mais il fallait que je m'arrête tant le suspens était...! Eh, oui, Caris va-t-elle être... ? Et Merthin ...?


KENNEDY, Douglas, Les charmes discrets de la vie conjugale, Roman Belfond, 2005


De Douglas Kennedy, j'ai beaucoup aimé "Cul-de-sac" (Piège nuptial), "L'homme qui voulait vivre sa vie", "La femme du Ve", par contre j'ai laissé tomber en cours de lecture "Une liaison dangereuse".
Avec "Les charmes discrets...", j'ai retrouvé mon plaisir de lecteur.
La narratrice est une femme - petit inconvénient pour un homme de s'identifier - mais on s'y fait très vite.
Imaginez une jeune femme, fille d'un prof d'univ contestataire, marié à un médecin, petite vie bourgeoise dans une petite ville américaine où les débuts sont difficiles, côté logement... et puis tout s'emballe quand elle rencontre un homme quelque peu terroriste envoyé par son père. Une erreur de jeunesse qui resurgit quand sa fille, 30 ans plus tard, disparaît...! Les médias s'emparent de l'affaire et ... ! On tombe alors dans l'Amérique puritaine...
Je ne veux rien dévoiler d'autre mais on s'accroche au livre et on a des difficultés à le quitter à 1h00 du matin parce qu'il faut quand même dormir... un peu ! J'ai vraiment beaucoup aimé !



LEHANE, Dennis, Prières pour la pluie, Payot et Rivages, 2004


Dans ce thriller complexe, psychologique, intense... on retrouve le privé Patrick Kenzie de Boston qui parvient encore une fois à se mettre dans une situation impossible. Il est le type même du «privé», tantôt insensible, violent, macho... et tantôt sensible, sentimental, justicier.
Kenzie va aller au secours d'une jeune femme victime de harcèlement qui, six mois plus tard, se jettera du haut du 26ème étage d'une tour, complètement nue.
C'est un bonheur de retrouver Bubba Rogowski, une montagne de muscles et presque analphabète et l'ex coéquipière de Kenzie, la charmante Angela (Angie) Gennaro. On est jamais déçu par les romans de Lehanne. Que du suspens bien construit !
Lire aussi du même auteur : «Un dernier verre avant la guerre», «Sacré», «Mystic river», «Gone baby gone» et le super «Shutter Island».



GRUBER, Michael, Les rivages de la nuit, Presses de la Cité, 2004


Si le meurtre d'un richissime homme d'affaire arabe, tombé du 10ème étage d'un hôtel, semble être rapidement résolu – une femme se tient prostrée dans la chambre de la victime, l'arme du crime recouverte de ses empreintes-, la personnalité de la meurtrière présumée s'avère en revanche plus complexe... L'inspecteur Jimmy Paz aidé de Lorna Wyse, psychologue, doutent tous deux de la culpabilité apparente d'Emmylou. Ils devront alors affronter des forces maléfiques et mystiques.

Intrigue impeccable et haletante. Suspens. Le récit est entrecoupé par les confessions écrites d'Emmylou et par des notes sur l'ordre des Soeurs Infirmières du Précieux-Sang du Christ.

Titulaire d'un doctorat en biologie marine, Michael Gruber se passionne aussi pour l'écriture. Après avoir écrit la plupart des discours de Jimmy Carter pendant la présidence de ce dernier, il a collaboré à l'écriture de romans aux côtés d'un certain nombre de grands noms de la littérature policière.

En, 2003, il publie chez Belfond son premier roman, Tropique de la nuit.
Voir «Pocket» Thriller.


THILLIEZ, Franck, L'anneau de Moebius, Ed. Le Passage, Thriller, 2008

C'est "LE" thriller !
Douze jours, douze nuits pour un aller simple vers l'enfer.
Stéphane a des rêves prémonitoires et tente d'empêcher que des événements morbides se réalisent. Le scénario construit sur l'espace-temps est extrêmement important et absolument original et génial.
Des chapitres très courts comme des halètements…
On entre dans "l'acrotomophilie" : plaisir de voir et d'avoir des relations avec des personnes amputées ou ayant des malformations congénitales.
Le récit fait référence au film "Freak" (1932) et à "Elephant Man" (John Merrick).On entre ainsi dans le monde des horreurs.
C'est morbide mais en même temps tellement prenant.
Aucun problème pour s'identifier aux différents personnages : Stéphane (Stépas et Stéfur), Vic, Céline, Sylvie...
Absolument génial pour les adeptes du genre !
KENNEDY, Douglas, Piège nuptial , Belfond Etranger, 2008,


(rangé à Roman adultes 8-3 KENN EDY)

Son premier roman.
Nick, héros bien malgré lui de ce thriller féroce, n'avait rien contre ce pays avant d'écraser un kangourou par une nuit sans lune. Sa rencontre avec la jeune et robuste Angie va le mener en plein cœur du bush. Au milieu de nulle part. Tombé dans un traquenard, comment pourra-t-il s'enfuir de ce clan d'illuminés qui résident dans un village rayé de la carte ?
Suspens garanti qui met quelque fois mal à l'aise...

Réédition et nouvelle traduction de «Cul-de-sac » Ed. Gallimard, 2006, Folio policier, n°1994

Du même auteur :
"L'homme qui voulait vivre sa vie", Belfond, réédition 2005 (ou Pocket 2004)
Superbe thriller !

Sous le pseudo de Léo se cache un ex-professeur de français, pré-pensionné depuis peu.

Lire a été pour lui une agréable obligation professionnelle mais aussi un loisir délectable, une passion !

A présent qu'il a du temps devant lui, il souhaite partager ses plaisirs de lecteur, ses coups de cœur, ses avis personnels, ses comptes-rendus de lecture... sans prétention aucune!

Simplement partager... et quel meilleur lieu que la bibliothèque communale une librairie et un blog pour y déposer les quelques« fiches » qu'il a rédigées ?